La santé mentale des travailleurs canadiens touchent un creux en raison de l’isolement et de l’épuisement provoqués par la pandémie.

Les évolutions contraintes des milieux de travail, en raison de la pandémie, ont accru le niveau de détresse mentale des travailleurs canadiens, indique le dernier indice de santé mentale de Morneau Shepell.

Un an après le début de la pandémie, le score de santé mentale de mars 2021 (-11,2) est comparable à celui d’avril 2020 (-11,7) quand les premières mesures sanitaires venaient d’être prises pour enrayer la contagion de la COVID-19. Toutefois, le dernier score montre un léger redressement comparativement à celui de février (-11,5).

Un score négatif indique que le niveau de santé mentale se situe sous le score de référence antérieur à 2020. 

Le score de la santé psychologique continue de reculer, comme depuis douze mois, tombant de -0,4 en avril 2020 à -3,9 en mars 2021.

Et après un an de restrictions des contacts sociaux et professionnels, le score de l’isolement est arrivé à son plus bas (-12,0) depuis l’apparition de la COVID-19.

Les gestionnaires sont particulièrement touchés avec une dégradation de leur santé mentale (-12,5) plus fortes que celle des non-gestionnaires (-10,2). Ils sont aussi 50 % plus susceptibles que les non-gestionnaires d’observer que la pandémie a une incidence négative sur leur santé mentale.

« La dernière année a été marquée par un enchaînement constant de changements et de reculs importants en ce qui a trait au mieux-être des Canadiens partout au pays, alors que nous sommes tous contraints depuis un an de modifier constamment notre mode de vie, constate Stephen Liptrap, président et chef de la direction de Morneau Shepell. Un an après le début de la pandémie, nous assistons à une dégradation continue du mieux-être des Canadiens en raison des bouleversements qui ont secoué nos habitudes. »

Depuis un an, les travailleurs canadiens ont aussi vu leur charge de travail s’alourdir. C’est le constat que fait un employé à temps plein sur deux (49 %), indique une enquête de KPMG.

Cet alourdissement pèse au point que 31 % des travailleurs disent être au bord de l’épuisement ou être épuisés, parce qu’ils sont débordés.

Des pistes d’avenir

Malgré un niveau dégradé de la santé mentale, un isolement important et de l’épuisement, des pistes émergent pour un vie au travail plus sereine quand la pandémie sera derrière nous. En s’appuyant sur l’expérience de la crise sanitaire, les travailleurs canadiens montrent un appétit de souplesse dans l’accomplissement de leur travail.

La grande majorité (80 %) des travailleurs disent avoir été traités équitablement par leur employeur durant la pandémie, rapporte l’enquête de KPMG. Et la crise sanitaire a permis aux employés de démontrer qu’ils peuvent travailler de façon indépendante, disent 62 % des répondants.

Une portion comparable de travailleurs (65 %) veut avoir la souplesse de faire du télétravail une fois la pandémie terminée, montre l’enquête menée pour l’indice de santé mentale de Morneau Shepell. Justement, ces employés désireux de souplesse obtiennent un score de santé mentale supérieur (-9,9) que ceux qui croient que leur employeur leur refusera le télétravail (-15,4).