La santé mentale serait-elle davantage taboue dans les milieux typiquement masculins? Après s’être aperçu que le quart des absences étaient attribuables à la détresse psychologique, Produits forestiers Résolu a voulu s’attaquer au problème.

Selon Radio-Canada, le suicide d’un employé il y a une dizaine d’années a également alimenté la réflexion autour du sujet. L’entreprise a contacté le Centre de prévention du suicide de Québec avec pour objectif de chercher un outil qui faciliterait la détection des personnes à risque.

Le programme Et moi, comment ça va? a donc été introduit dans l’usine de Château-Richer. On a distribué un coffre à outils en carton dans lequel on retrouve une liste de ressources d’aide à tous les employés et mis des affiches sur les murs des aires communes.

« Les hommes, c’est mal vu, on n’a pas le droit d’être faibles, de se tromper, on n’a pas le droit d’avoir un moment où on va moins bien. Et [la campagne] a dédramatisé ça », admet Nicholas Pinette, président du syndicat.

Les résultats sont éloquents : les employés s’absentent moins longtemps. Au lieu de quatre à six mois, il est question de quatre à cinq semaines, rapporte-t-on.

« Les employés détectent leur détresse réellement avant et ils s’assoient et ouvrent le sujet. Si on ne crée pas l’occasion d’en parler, les personnes n’en parleront pas. », constate Michel Cyr directeur général de la division Produits forestiers Résolu valeur ajoutée.

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, cela montre aux employés « qu’on tient à eux. C’est quand même notre meilleure ressource », conclut M. Cyr. La société compte déployer le programme dans toutes ses usines en Ontario et au Québec.