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Dans un contexte de conflits géopolitiques et de volatilité des marchés, le volume des transactions de transferts de risques parmi les promoteurs de régimes de retraite à prestations déterminées canadiens a diminué d’environ 60 % au premier semestre de 2025 par rapport à la même période l’année dernière, selon Brent Simmons, vice-président principal et chef des Solutions prestations déterminées à la Sun Life.

« Le recul que nous observons cette année est plus important que l’impact que nous avions pu constater au début de la pandémie ou lors de la crise financière [de 2008-2009]. L’année dernière, le marché représentait environ 11 milliards de dollars et cette année, d’après ce que nous savons actuellement, il pourrait être environ deux fois moins important. »

Selon un nouveau rapport de la Sun Life, la baisse du marché du transfert de risques entre 2007 et 2008 a été d’environ 14 %, soit 170 millions de dollars. De même, la baisse du marché entre 2019 et 2020 a été de 15 %, soit 800 millions de dollars.

M. Simmons note que cette baisse est en grande partie due au fait que les promoteurs de régimes se concentrent sur les besoins immédiats de leur entreprise dans un contexte économique difficile.

« Il serait tout à fait logique, à l’heure actuelle, de réduire les risques et de garantir les prestations aux participants. Mais ce qui nous manque cette année, c’est le temps et l’attention des équipes de direction.

« La réduction des risques d’un régime de retraite est un projet volontaire, et d’après ce que nous entendons, les employeurs se concentrent davantage sur leur activité principale et n’ont pas le temps de se lancer dans des projets supplémentaires. »
Le rapport note qu’au 31 mars 2025, le rendement des rentes non indexées (4,59 %) est supérieur à celui d’un portefeuille indiciel d’obligations de sociétés de durée équivalente (4,41 %), même avant ajustement pour tenir compte du risque et des frais.

Brent Simmons a également constaté que les transferts de risques parmi les promoteurs de régimes dont les prestations sont liées à l’indice des prix à la consommation avaient diminué d’environ 80 % par rapport à 2024. Il note que ces promoteurs de régimes se tournent généralement vers les obligations à rendement réel dans le cadre de leurs stratégies de réduction des risques et que, malgré l’arrêt de l’émission de ces obligations par le gouvernement fédéral en 2023, il existe encore des obligations disponibles à l’achat.

« Nous avons toujours considéré le second semestre comme une période très chargée [en matière de transferts de risques liés aux régimes de retraite. Compte tenu de toutes les incertitudes que nous avons connues cette année, la réduction des risques pourrait signifier une préoccupation de moins pour les grands promoteurs de régimes », estime Brent Simmons.

Cet article a initialement été publié par Benefits Canada