Le Québec a fait deux pas dans la bonne direction au cours des derniers mois, des avancées que l’Association canadienne des médicaments génériques (ACMG) tient à saluer.

Le gouvernement du Québec a réformé deux mécanismes clés de son régime public d’assurance médicaments, soient la mention « Ne pas substituer » (NPS) et la mesure du patient d’exception. Ces gestes concrets contribuent à favoriser un accès équitable à des traitements efficaces, fondés sur la science et offerts au meilleur coût possible pour la collectivité.

À compter du 2 juillet 2025, les règles entourant la mention NPS seront resserrées : les anciens codes NPS A, B et C ne seront plus permis pour éviter la substitution. Concrètement, les médicaments figurant à la Liste des médicaments seront désormais remboursés selon le prix le plus bas, ce qui favorisera un recours accru aux médicaments génériques.

Il s’agit d’un choix judicieux. Les génériques offrent une efficacité thérapeutique équivalente aux médicaments d’origine, à une fraction du coût. Leur adoption systématique permet d’éliminer des dépenses superflues sans compromettre la qualité des soins. Le Québec rejoint ainsi les meilleures pratiques observées ailleurs au Canada, tout en préservant des exceptions cliniquement justifiées — par exemple, en cas d’allergie à un ingrédient non médicinal. Une approche équilibrée, à la fois rigoureuse et humaine.

Dans la même veine, le gouvernement a annoncé qu’il s’apprête à revoir la mesure du patient d’exception entre juillet et décembre 2025. Désormais, seuls les médicaments reconnus pour leur valeur thérapeutique par l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) seront admissibles à cette mesure, sauf exception bien balisée. Ce changement vient corriger une zone grise qui a permis, dans certains cas, des dérogations coûteuses et difficiles à justifier sur le plan clinique.

Le nouveau cadre introduit également un élément de responsabilisation pour les fabricants : ils auront 120 jours après l’avis de conformité de Santé Canada pour soumettre une demande d’évaluation à l’INESSS. Cette exigence vise à accélérer les évaluations, améliorer la planification et éviter des retards inutiles pour les patients.

Bien entendu, la flexibilité demeure. En cas de rupture de stock, d’allergie ou de profil clinique particulier, des mécanismes adaptés sont maintenus. La réforme n’élimine pas l’exception ; elle en précise les contours pour mieux en préserver la légitimité.

Ces changements traduisent une volonté claire de bâtir un régime d’assurance médicaments moderne, équitable et durable. En valorisant les données probantes, la transparence et la rigueur, le gouvernement du Québec jette les bases d’un système plus résilient — un système capable de réinvestir intelligemment les économies réalisées dans d’autres priorités en santé.

C’est cette vision que l’ACMG appuie sans réserve. Miser sur les génériques, encadrer les exceptions, renforcer l’analyse scientifique : ce sont là des gestes essentiels pour préserver l’universalité et la pérennité de notre système public, au bénéfice des patients et des contribuables.

Jim Keon est président de l’Association canadienne du médicament générique