On prévoit cette année que les Canadiens cotiseront une somme record de près de 33 milliards de dollars à leurs REER. Toutefois, cette somme demeure modeste si on la compare aux droits de cotisation à un REER inutilisés qu’ils détiennent, évalués à 491 milliards de dollars. Voilà l’une des conclusions d’un rapport de Marchés mondiaux CIBC intitulé : "Retirement: Ready or Not?".
« En moyenne, chacun des 20,7 millions de Canadiens disposant de droits de cotisation à un REER inutilisés peut cotiser 23 700 $ à son REER pour l’année d’imposition 2006, une hausse comparativement à 15 000 $ en 1999, a déclaré Benjamin Tal, économiste principal, Marchés mondiaux CIBC. Près de 90 % des déclarants canadiens disposent actuellement de droits de cotisation à un REER inutilisés. »
Malgré la forte augmentation de l’ensemble des cotisations aux REER en 2005, moins de 40 % des Canadiens âgés de 25 à 64 ans y ont effectivement cotisé au cours de l’année. Le montant des cotisations a peu changé au cours des dernières années; on a observé une cotisation médiane de 2 030 $ par ménage en 2005. Cela signifie que lorsqu’on prend en compte l’inflation, le montant de la cotisation médiane à un REER est, à vrai dire, en chute.
« En 2005, le montant médian des placements dans des REER détenus par des Canadiens âgés de 55 à 65 ans n’était que de 60 000 $, ajoute M. Tal. Dans le contexte actuel, où les taux d’intérêt sont peu élevés, les intérêts versés sur de telles épargnes n’équivalent qu’à un revenu annuel de quelques milliers de dollars. »
En outre, l’augmentation du total des cotisations à un REER masque une disparité croissante des revenus, compte tenu du fait que cette croissance est attribuable aux Canadiens qui gagnent plus de 80 000 $ par année. En 2005, seulement 20 % des Canadiens âgés de 35 à 64 ans disposant d’un revenu annuel inférieur à 30 000 $ ont cotisé à un REER. Parallèlement, le déclin relatif des régimes de retraite à cotisation patronale ne contribue pas à combler cet écart.