Le contexte actuel de volatilité, caractérisé par une conjoncture d’éléments déstabilisants au plan économique, est susceptible d’entraîner chez les investisseurs des réactions impulsives. Par exemple, certains investisseurs sont tentés de se retirer complètement du marché pour limiter leurs pertes. En fait, liquider ses valeurs constituerait une perte nette beaucoup plus importante résultant d’une réaction à courte vue. D’autres investisseurs considèrent réviser et modifier en profondeur leur portefeuille : l’histoire démontre que, dans bien des cas, les pertes qui en résulteraient pourront être compensées à mesure que le marché se rétablira.
Bien qu’il soit recommandé de mettre à jour annuellement son profil d’investisseur, la situation actuelle n’est pas propice à des changements drastiques, sous le coup de l’émotion. En période d’instabilité, on note une forte tendance vers des positions plus conservatrices, ce qui ne fait qu’amplifier le problème.
Par ailleurs, comme le marché est à la baisse, le réflexe de certains investisseurs sera de suspendre leur programme d’achat continu ou leurs cotisations sur une base mensuelle ou hebdomadaire. Là encore, il faut résister à la tentation, ne pas céder à la panique et garder le cap sur la stratégie d’investissements et sur les objectifs à long terme.
Des mesures pour surmonter les obstacles à la croissance
La planification de retraite constitue une démarche structurée à long terme. L’investisseur avisé aura préalablement défini avec son conseiller en investissement son plan et son profil, en tenant compte de l’éventualité de périodes d’instabilité et de volatilité qui accompagnent l’évolution de l’économie. La rentabilité associée à l’accumulation d’épargnes s’amplifie à long terme. Il faut donc garder le cap et voir la fluctuation des marchés comme une opportunité d’acquérir des placements de qualité à prix d’aubaine.
Le moment peut être d’autant plus opportun pour les jeunes investisseurs, dans la vingtaine ou la trentaine, de cotiser dans des véhicules de placement alors que les prix sont bas. Si certains sont tentés de croire que l’engouement des investisseurs pendant la saison des REER amène invariablement une hausse du prix des véhicules de placement, la situation actuelle infirme cette hypothèse. Les opportunités d’achat sont nombreuses.
Aux investisseurs de 35 à 55 ans qui font preuve de discipline en vue de la croissance de leur fonds, il faut réaliser – ou leurs conseillers financiers leur auront appris – que les cycles économiques ont en général une durée de cinq à sept ans. Comme quelques cycles pourront encore se succéder avant que les individus de cette génération accèdent à la pleine retraite, il y a lieu de poursuivre sa démarche et de rester concentré sur les objectifs à atteindre.
La situation des préretraités, généralement entre 60 et 65 ans, pourra s’avérer positive si la planification de la retraite a été bien préparée et si la répartition de l’actif a été révisée en temps opportun. À quelques années de la retraite, on recommande de privilégier les véhicules d’investissement qui comportent le moins de risques : il faut donc diminuer la pondération des titres boursiers sujets à une grande volatilité et se concentrer sur les titres, obligations ou liquidités facilement échangeables sur le marché. Aussi, comme la période de décaissement peut s’étaler sur quelques décennies, en fonction de l’espérance de vie notamment, les autres sources de revenus, tels que les régimes publics et les régimes de retraite de l’employeur, l’écoulement des avoirs pourra se faire de façon progressive et ordonnée.