Malgré des signes positifs encourageants, la récession n’est pas sur le point de se terminer, préviennent les économistes du Mouvement Desjardins. Les bonnes nouvelles des dernières semaines sont comme un parachute que l’économie viendrait d’ouvrir et qui amortirait sa descente. « On le répète depuis un certain temps : la récession sera longue et pénible, et la reprise sera lente, ardue et terne », persistent à dire les experts de Desjardins.
Ils rappellent que les ajustements structurels des économies américaine et canadienne, notamment dans les secteurs de l’automobile, de la finance et de la forêt, sont encore en cours et créent certains bouleversements. L’ampleur des déficits publics et le sursaut de la dette des gouvernements exigeront tôt ou tard des hausses d’impôts ou de tarifs, ou le retrait de certains services.
Lueur d’espoir
La reprise récente des Bourses à l’échelle de la planète donne cependant une lueur d’espoir. Les derniers résultats trimestriels de certaines institutions financières américaines, comme Citigroup, Wells Fargo et Bank of America, ne sont certainement pas étrangers à cette remontée. Le S&P 500 s’est apprécié de 28 % et le S&P/TSX de 26 % depuis le dernier creux de la mi-mars. « Considérant que l’évolution des marchés boursiers devance généralement celle de l’économie d’environ six mois, on serait en droit de croire que la timide reprise pourrait apparaître à la fin de 2009 ou au début de 2010 », indiquent les économistes de Desjardins.
Mais avant d’y arriver, il faudra faire face à l’adversité. En effet, le Canada se dirige vers un recul record de 7 % du PIB réel au 1er trimestre. Les principaux responsables de ce fléchissement sont la contraction de la demande intérieure et des dépenses de consommation, le ralentissement des exportations canadiennes et les pertes d’emplois. Certes, des signes de stabilisation sont apparents, alors que le recul de certains indicateurs économiques a été moins prononcé récemment. Peut-être même que le pire de la récession sera derrière nous prochainement. Mais la reprise économique ne se matérialisera pas avant la fin de 2009, prévoient les économistes de Desjardins.
Le Québec moins touché
Au Québec, les dégâts sont plus limités qu’au Canada et qu’en Ontario. Toutefois, on a enregistré une baisse de 1,4 % du PIB réel de la Belle Province au dernier trimestre de 2008. Cette contraction de l’économie québécoise est la plus importante depuis le 2e trimestre de 1992. Les experts de Desjardins s’attendent à une baisse de 1,9 % du PIB réel en 2009, « mais une certaine stabilisation est maintenant prévue au 4e trimestre, ce qui mettrait fin à la période de contraction ».
En dépit de ces données décevantes, le Québec peut se consoler, car toutes les provinces canadiennes seront en récession en 2009. L’Ontario sera particulièrement touchée avec une prévision de – 4 % de son PIB réel. L’Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador subiront les effets de la chute des prix du pétrole alors que le coup porté aux industries manufacturières et de la construction touche principalement les autres provinces.
« Il est encore trop tôt pour déclarer le début des réjouissances ! », concluent les économistes de Desjardins.