
Alors, ces résolutions du Nouvel An, les tiendrez-vous toujours ? Après le temps des Fêtes, nous sommes certes nombreux à emprunter le sentier battu du centre sportif avec le bel objectif de nous mettre en forme. C’est bien sûr très louable. Mais un commentaire que j’ai lu quelque part sur les médias sociaux souligne bien ce qui risque d’arriver à bon nombre de ces abonnés du mois de janvier. Un internaute se désolait : « Arrêtez les déclarations sur votre abonnement au gym et revenez me voir dans six mois si vous y allez encore ! »
En effet, la triste réalité est que les bonnes intentions ne se transforment pas toujours en actions concrètes et durables, même si l’on connaît leur importance pour la santé. Où trouver la source de motivation ? Rien de mieux que le conjoint qui adopte un mode de vie sain, selon une étude récente de l’University College London au Royaume-Uni. Attention : le contraire est aussi vrai ! L’étude part en fait du principe que les couples ont tendance à partager les habitudes malsaines, dont la cigarette ou la malbouffe. Même chose donc pour les habitudes saines : si l’un des deux décide de faire plus d’activité physique, par exemple, son partenaire a de fortes chances de le suivre. Pour la plupart de ceux qui visent à être plus en forme, le soutien, surtout moral, est clairement important. Comme la santé ne se limite pas à la vie personnelle, on peut se demander jusqu’où un employeur peut jouer un rôle de partenaire efficace.
Le bien-être de la main-d’œuvre constitue un enjeu de plus en plus important pour les entreprises québécoises de toutes sortes. Les coûts élevés en assurance collective en encouragent plus d’un à mettre l’accent sur la santé. Différents outils et programmes existent souvent au cœur des régimes d’avantages sociaux – en ce début d’année on va sûrement penser aux rabais sur les abonnements au centre sportif. On sait également qu’un président-directeur général qui décide de s’impliquer dans un programme d’exercices peut servir d’exemple à suivre pour ses employés. Afin d’éviter de gaspiller de l’argent toutefois, l’employeur doit savoir quels programmes de santé conviennent à son organisation.
Certains employés pourront affirmer avoir des problèmes de santé et même reconnaître l’effet de ces derniers sur leur productivité. Qu’en est-il vraiment ? Pour guérir une blessure, il faut, bien entendu, pouvoir la diagnostiquer correctement.
Un sondage émanant des États-Unis laisse entendre que les travailleurs seraient ouverts à l’idée que leur patron se serve des technologies portables pour mesurer la santé et le bien-être des employés. Selon l’étude de Cornerstone OnDemand, quatre répondants sur cinq seraient prêts à porter un appareil fourni par l’entreprise et que cette dernière reçoive les données recueillies. Sans grande surprise, cet accès ne se permettrait pas sans récompenses pour l’employé. Mais celles-ci pourraient avoir un lien avec la santé, dont une réduction de la prime d’assurance ou même un rabais sur les programmes d’entraînement.
Dans un contexte de frais élevés d’assurance collective, notamment sur le plan des médicaments, l’idée de faire un bilan de santé des employés gagnerait peut-être des adeptes chez les promoteurs de régimes. Qu’il s’agisse de faire un suivi médical régulier ou de se servir des technologies pour avoir des informations en continu, une telle stratégie pourrait permettre de mieux cibler les programmes en santé.
Il faudrait faire preuve de prudence dans l’utilisation des données pour éviter des ennuis sur le plan de l’équité de l’embauche : on ne voudrait certes pas qu’un employé estime que son état de santé empêche son évolution dans l’entreprise. Il y aurait aussi des questions de confidentialité à considérer.
Or, en se fiant aux études susmentionnées, si les travailleurs sont ouverts à ce que l’entreprise s’implique davantage dans leur santé, c’est peut-être justement parce qu’ils reconnaissent l’importance de la santé et qu’ils ont besoin d’un coup de main pour atteindre leurs objectifs. Jouer ce rôle de partenaire comporte certainement des avantages pour l’employeur en ce qui concerne la productivité et la santé financière de l’entreprise. Maintenant, où est passé mon sac de gym ?