La pandémie qui s’étire pèse de plus en plus lourd sur le moral des travailleurs canadiens, et cela commence à affecter leur productivité, particulièrement ceux en télétravail.

Selon la dernière édition de l’Indice de santé mentale de Morneau Shepell, presque quatre employés sur dix (36 %) affirment qu’ils ont plus de mal à trouver la motivation nécessaire pour effectuer leur travail qu’auparavant et 34 % des répondants trouvent plus difficile de se concentrer au travail qu’avant la pandémie.

Les changements touchant le lieu de travail et les habitudes des employés canadiens ont des conséquences considérables sur leur santé mentale. Les employés affichant les scores de santé mentale les plus bas sont ceux qui font du télétravail en raison de la pandémie (-11,4) et ceux qui travaillent parfois de la maison, parfois à leur lieu de travail habituel (-12,9). Par contre, les employés qui ont continué à travailler sur leur lieu de travail habituel au cours des derniers mois affichent une détérioration moins marquée de leur santé mentale (-7,1).

« La tension permanente nuit à la motivation, explique Paula Allen, première vice-présidente, recherche, analytique et innovation chez Morneau Shepell. Une baisse de motivation peut être le signe d’un épuisement émotionnel. »

En plus d’avoir plus de difficulté à concilier le travail et la vie personnelle, certains employés disent travailler davantage. D’autres considèrent qu’ils sont plus fatiguées en raison des inquiétudes concernant la sécurité d’emploi.

« La planification et le recours à de l’accompagnement ou à du counseling peuvent aider à mieux composer avec ces deux types de problèmes », poursuit Paula Allen.

Moins enclins à consulter

Malgré une détérioration de la santé mentale et des risques pour la santé physique, bien des Canadiens sont moins disposés qu’avant à obtenir des soins. Un grand pourcentage de répondants se disent moins enclins à consulter pour un problème physique (29 %) ou de santé mentale (24 %) depuis l’apparition de la pandémie de COVID-19.

« Même si les Canadiens vivent des changements considérables dans toutes les facettes de leur vie, ils doivent continuer à accéder à du soutien en santé physique et mentale, soutient Paula Allen. Les employeurs jouent un rôle crucial à cet égard en soulignant l’importance de prendre soin de soi et en faisant valoir les ressources à la disposition du personnel, comme les programmes d’aide aux employés et les soins de santé virtuels. »

Une santé mentale fragile

Le score à l’Indice de santé mentale de Morneau Shepell se situe maintenant à -10, par rapport au score de référence de 75 antérieur à la pandémie. De légères hausses ont été observées d’avril à juillet, suivies d’une baisse en août, puis d’un retour en septembre au score de -10 enregistré en juillet.

Alors que les Canadiens font face à la deuxième vague de COVID-19, les inquiétudes les plus fréquentes exprimées au début de la pandémie semblent refaire surface. Selon les résultats de l’enquête, les répercussions financières liées à la pandémie (38 %), la peur de tomber malade (34 %) et celle de voir un proche décéder de la COVID-19 (30 %) sont les principales craintes ayant une incidence sur la santé mentale, soit des préoccupations similaires à celles rapportées en avril et en mai.

Enfin, les personnes dont la principale inquiétude est de souffrir de solitude durant la pandémie affichent le score de santé mentale le plus bas (-25,8).