Un rapport de l’ONU sur « l’économie du génocide » à Gaza cite la Caisse de dépôt et placement du Québec parmi les investisseurs de 48 entreprises qui tireraient profit du conflit israélo-palestinien.

La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) aurait investi plus de 9,6 milliards de dollars dans des entreprises qui profitent financièrement du conflit israélo-palestinien, selon le  troisième rapport de Francesca Albanese, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits de la personne dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967.

Intitulé De l’économie d’occupation à l’économie de génocide, le rapport pointe 48 entreprises impliquées, parmi lesquelles le fabricant d’armes Lockheed Martin et les entreprises en construction Caterpillar et HD Hyundai, rapporte La Presse.

Entre 2023 et 2024, la CDPQ a presque triplé ses investissements dans Lockheed Martin, quadruplé ses investissements dans Caterpillar et décuplé ses investissements dans HD Hyundai, cite le rapport. Ces investissements se sont produits « malgré sa politique d’investissement durable et sa politique en matière de droits de l’homme ».

Des accusations rejetées

La CDPQ « rejette fermement les allégations selon lesquelles elle pourrait faciliter ou encourager des crimes internationaux par le biais de ses investissements », fait-elle savoir par communiqué.

La CDPQ précise qu’elle ne gère pas directement les investissements dans les compagnies mentionnées dans le rapport de Francesca Albanese. « Ils sont gérés par des intermédiaires ou détenus à travers des produits standards offerts à l’ensemble des investisseurs. », souligne-t-elle.

Par ailleurs, la CDPQ « détient une infime partie d’actions dans ces compagnies, ce qui limite sa capacité à les influencer directement. Pour preuve, elle détient moins de 0,1 % de la majorité des sociétés identifiées. » Les grandes multinationales citées dans le rapport, telles que Booking, Airbnb et Alphabet, « sont présentes et utilisées partout dans le monde et détenues par un grand nombre d’investisseurs ».

La CDPQ rappelle également que lorsqu’elle « ne peut exercer d’influence directe pour encourager les meilleures pratiques, elle le fait à travers Federated Hermès, un fournisseur spécialisé en engagement actionnarial mondialement reconnu. Nous nous attendons à ce que toutes ces sociétés respectent les plus hautes normes partout où elles opèrent. »

Enfin, la CDPQ tient à rappeler « qu’elle a aussi cessé tout nouvel engagement en Israël et dans le Territoire palestinien occupé. Elle réaffirme qu’elle agit en tout temps en pleine conformité avec toutes les exigences du droit canadien et continuera d’agir selon les normes internationales sur la question partout où elle opère. La Caisse prend très au sérieux ses responsabilités en tant qu’investisseur mondial et s’engage à continuer à exercer ses activités selon les normes les plus élevées en matière de droits de la personne », précise-t-elle.