
Le taux de chômage atteint son plus haut niveau depuis mai 2016, en excluant la période pandémique.
L’économie canadienne a perdu des emplois pour un deuxième mois consécutif en août, tandis que le taux de chômage a atteint son niveau le plus élevé depuis mai 2016, si l’on exclut la période de la pandémie.
Le taux de chômage a augmenté de 0,2 point de pourcentage pour atteindre 7,1 % en août au pays, selon Statistique Canada, alors que l’économie canadienne a perdu 66 000 emplois.
De 2017 à 2019, soit juste avant la pandémie de COVID-19, il se situait en moyenne à 6,0 %.
Au Québec, l’emploi s’est maintenu pour un deuxième mois consécutif, mais une hausse du nombre de personnes à la recherche de travail a entraîné une augmentation de 0,5 point de pourcentage du taux de chômage, qui s’est établi à 6,0 %.
Selon Statistique Canada, à l’échelle nationale, 60 000 emplois à temps partiel ont été perdus en août, tout comme 6000 emplois à temps plein. Cela s’ajoute aux 41 000 emplois qui avaient été perdus en juillet.
D’après un sondage réalisé par LSEG Data & Analytics avant la publication des données, les économistes s’attendaient en moyenne à une augmentation de 10 000 emplois en août et à ce que le taux de chômage s’établisse à 7,0 %.
Claire Fan, économiste principale à la Banque Royale, a avancé que le conflit commercial a des répercussions sur le marché du travail canadien. « La tendance à la baisse observée cet été reflète également la situation au sud de la frontière: la croissance de l’emploi aux États-Unis s’est largement arrêtée depuis mai et le taux de chômage a également légèrement augmenté », a indiqué Mme Fan dans un rapport.
Leslie Preston, économiste principale à la Banque TD, a souligné que le taux de chômage a augmenté d’un demi-point de pourcentage depuis le début de l’année. « La situation pourrait toutefois être pire: un ralentissement de la croissance de la population active empêche le taux de chômage de trop grimper, malgré la faiblesse de la demande de main-d’œuvre », a-t-elle écrit dans une note.
Mme Preston a ajouté que les marchés misent sur une baisse des taux d’intérêt de la Banque du Canada plus tard ce mois-ci. Elle a indiqué qu’un rapport sur l’inflation sera publié avant cette date. « Nous anticipons depuis longtemps deux autres baisses cette année, et le rapport sur l’inflation du 16 septembre devrait contribuer à confirmer le calendrier de la prochaine baisse », a-t-elle déclaré.
Thomas Ryan, économiste chez Capital Economics pour l’Amérique du Nord, juge que le rapport de vendredi rendait « presque certaine » une éventuelle baisse des taux en septembre, a-t-il écrit dans une note. Il anticipe une deuxième baisse d’ici la fin de l’année.
La Banque du Canada fera sa prochaine annonce le 17 septembre, au lendemain de la publication des données sur l’inflation.
Les pertes d’emplois sont surtout survenues dans les services professionnels, scientifiques et techniques (-26 000), dans le transport et l’entreposage (-23 000), ainsi que dans la fabrication (-19 000). L’emploi a augmenté dans le secteur de la construction (+17 000).