Les employés canadiens ont été plutôt choyés en matière d’augmentations salariales au cours des dernières années, mais 2020 ne leur est pas aussi favorable.

En raison du ralentissement économique actuel, 20 % des employeurs prévoient un gel salarial en 2020, selon l’Enquête sur les augmentations salariales de Normandin Beaudry. L’an passé, c’était le cas d’à peine 3 % des organisations.

La moyenne nationale d’augmentations salariale pour 2020 s’établit à 1,9 %, incluant les gels. Les prévisions pour 2021 sont un peu plus optimistes, avec une hausse anticipée de 2,4 %. Les employeurs du Québec se montrent toutefois un peu plus généreux, avec un budget d’augmentation de 2,3 % pour 2020, et de 2,5 % pour 2021.

Il faut dire que la pénurie de main-d’œuvre dans bien des secteurs d’activités continue à exercer certaines pressions à la hausse sur les augmentations salariales, malgré le contexte économique incertain. Ainsi, en excluant les entreprises qui ont gelé les salaires en 2020, l’augmentation moyenne atteint 2,8 %, ce qui est très semblable à celle de l’an passé.

Les principaux facteurs qui font grimper la proportion de gels salariaux en 2020 sont les perspective d’une faiblesse persistante de la demande intérieure et extérieure, une anticipation d’une baisse notable des investissements pour plusieurs entreprises ainsi qu’un surplus de ressources humaines conduisant à des perspectives d’embauches modérées.

Tous les secteurs ne sont pas égaux

Dans certains secteurs durement touchés par la pandémie, comme le commerce de détail, les organismes communautaires, l’information, la culture et le divertissement, les budgets moyens d’augmentation des salaires sont inférieurs à 1,5 %, incluant les gels salariaux.

À l’inverse, les secteurs de l’enseignement et pharmaceutiques n’ont enregistré aucun gel de salaires pour 2020, et des budgets d’augmentation de 3,9 % et 2,9 %, respectivement.

Dans l’ensemble, les employeurs demeurent indécis pour l’an prochain. Alors que seulement 5 % des organisations prévoient geler les budgets d’augmentation salariale de 2021, plus de 40 % des organisations sont encore indécises. Pour celles qui n’envisagent pas de gel pour 2021, les prévisions restent optimistes avec un écart de seulement, 0,1 % avec ce qui était prévu l’an dernier (2,7 % versus 2,8 %).