Dans une conjoncture économique difficile, la majorité des entreprises canadiennes se montreront prudentes dans leurs augmentations salariales prévues pour 2016. Les employés les plus performants pourraient cependant profiter de la tendance marquée vers la rémunération en fonction du rendement.

Près des deux tiers (62 %) des entreprises ont indiqué que la conjoncture économique est le principal facteur qui influence leurs décisions en matière de planification de la rémunération. Par conséquent, les budgets d’augmentation de salaire sont demeurés stables, et l’augmentation moyenne du salaire de base prévue pour 2016 est de 2,8 %, révèle l’enquête 2015-2016 de Mercer sur la planification de la rémunération au Canada.

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« Les entreprises jouent de prudence dans leurs décisions pour l’année à venir, soutient Gordon Frost, responsable de marché du domaine Talents pour le Canada chez Mercer. Comme les augmentations des salaires de base demeurent statiques, les entreprises reconnaissent que les augmentations salariales substantielles sont peut-être chose du passé. Peinant à en faire davantage avec moins, les entreprises se concentrent sur l’offre d’autres formes de récompenses, comme la formation et les occasions de développement de carrière. »

En 2015, 8 % des entreprises ont gelé le salaire de tous leurs employés, une proportion qui devrait diminuer l’année prochaine, puisque les résultats de l’enquête indiquent que seulement 3 % des entreprises prévoient décréter un gel de salaires pour toutes les catégories d’employés l’année prochaine. Toutefois, dans le secteur énergétique, fortement ébranlé par la chute du prix du pétrole, pas moins de 37 % des entreprises envisagent de geler les salaires d’au moins une catégorie d’employés.

Récompenser les meilleurs employés

Si les augmentations salariales risquent d’être modestes pour la majorité des employés l’an prochain, les primes annuelles sont elles toujours bien présentes, car elles permettent aux employeurs de lier la rémunération au rendement sans augmenter leurs coûts fixes. Selon les résultats de l’enquête de Mercer, en 2015, 84 % des entreprises offraient ainsi un régime de primes à court terme à au moins une partie de leurs employés.

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Puisque les entreprises ont des budgets d’augmentation de salaire limités, elles segmentent également leur effectif pour faire ressortir les employés qui offrent le meilleur rendement et les rétribuer en conséquence. Par conséquent, les employeurs continuent d’offrir à leurs employés les plus performants des augmentations de salaire plus élevées que la moyenne, ce qui a pour effet de creuser l’écart entre ces employés et ceux qui offrent un rendement moins élevé

Ainsi, les employés les plus performants (7 % de la main-d’œuvre) ont bénéficié d’une augmentation moyenne du salaire de base de 4,6 % contre une augmentation de 2,6 % pour ceux dont le rendement était moyen (57 % de la main-d’œuvre) et de 0,2 % pour les employés ayant offert le rendement le plus faible (3 % de la main-d’œuvre).

Selon M. Frost, le fait de distinguer les employés les plus performants permet aux employeurs d’accorder le faible budget d’augmentation salariale aux employés qui contribuent le plus au succès de l’entreprise.

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