Les difficultés de recrutement toujours d’actualité dans de nombreux secteurs d’activité incitent les employeurs à prévoir des augmentations de salaire encore généreuses en 2024, selon une enquête de Normandin Beaudry.

Les budgets moyens d’augmentations salariales prévus au Canada sont moins élevés que ceux des deux dernières années, mais demeurent élevés, se situant autour de 3,6 % pour 2024, en excluant les gels des salaires. À titre de comparaison, les augmentations moyennes accordées en 2023 ont atteint 4,1 %. C’est au Québec que les budgets d’augmentations salariales prévues par les employeurs pour l’an prochain sont les plus élevés, à 3,7 %.

De plus, seulement 1 % des organisations ont effectué un gel salarial en 2023 et 2 % prévoient le faire pour 2024 : un pourcentage particulièrement faible, qui s’explique par le contexte actuel, car le pourcentage de gel salarial se situait habituellement entre 3 et 5 % avant la pandémie.

En outre, plus de la moitié des quelque 700 organisations sondées n’ont mis aucune mesure en place pour faire face à un possible ralentissement économique, principalement en raison de la pression relative à la pénurie de main-d’œuvre.

Les augmentations les plus élevées sont anticipées dans les entreprises privées non inscrites en Bourse et les organismes à but non lucratif (3,6 %). Suivent les entreprises privées inscrites en Bourse (3,5 %) et finalement le secteur public et parapublic (3,3 %).

Un budget supplémentaire qui s’ajoute aux augmentations de base

En plus des augmentations salariales de base, 43 % des organisations interrogées prévoient se doter d’un budget supplémentaire de 1,0 % en moyenne. À quelles fins ? Surtout pour ajuster les salaires en fonction du marché (75 %), mais aussi pour fidéliser les personnes occupant des rôles stratégiques (58 %), différencier la rémunération du personnel à haut rendement (55 %) et fidéliser les membres du personnel qui pourraient envisager de changer d’employeur (46 %).

Certains employeurs veulent aussi se donner une certaine marge de manœuvre pour régler des problèmes d’équité interne, accélérer la progression des employés au bas de leur échelle salariale et offrir des augmentations hors cycle.

En additionnant ce budget supplémentaire aux augmentations de base prévues, les augmentations salariales totales moyennes atteindront 3,9 % à l’échelle canadienne, et 4,3 % au Québec en 2024.

Des facteurs favorables… et défavorables

La pression sur les salaires pourrait s’estomper au cours des prochains moins en raison d’une légère augmentation du taux de chômage, qui est passé de 4,9 % à 5,5 % depuis la même date l’an passé. L’indice des prix à la consommation est pour sa part en décélération au cours des derniers mois, avec une hausse de 3,3 % en juillet dernier (3,9 % au Québec).

En revanche, la pénurie de main-d’œuvre généralisée persiste en Amérique du Nord, principalement causée par le vieillissement de la population, les changements de carrière et les départs hâtifs à la retraite à la suite de la pandémie.

Normandin Beaudry conseille aux employeurs de faire preuve de prudence concernant les augmentations salariales, car celles-ci représentent un accroissement permanent des coûts fixes. En faisant preuve de créativité, les organisations peuvent se distinguer en trouvant un bon équilibre entre les composantes monétaires et non monétaires dans leur offre de rémunération globale.