D’après une nouvelle étude, publié par Statistique Canada, les femmes canadiennes sont davantage retournées au travail à la suite de la naissance d’un enfant au cours des deux dernières décennies, et moins de mères ont quitté leur emploi. Néanmoins, entre1984et2004, les taux d’emploi, à court et à long terme, des mères ont été invariablement inférieurs à ceux des autres femmes actives sur le marché du travail.
L’étude examine les conséquences de la naissance d’un enfant sur l’emploi et les gains à l’aide des données du Fichier de données longitudinales sur la main-d’oeuvre, qui est un échantillon aléatoire de tous les travailleurs canadiens. Les constatations montrent que l’évolution des prestations de maternité a une incidence pratiquement immédiate sur le comportement des femmes sur le marché du travail.
Les mères de l’échantillon de l’étude étaient âgées de20à39ans au cours de l’année où elles ont donné naissance. Elles avaient un emploi avant de prendre un congé de maternité. Elles n’ont pas eu d’autres interruptions de leur emploi cette année-là; elles avaient travaillé et n’avaient pas donné naissance l’année précédente.
L’étude dévoile que les taux d’emploi à court terme des cohortes successives de mères ont augmenté entre le milieu des années1980et la fin des années1990et ils ont commencé à décliner au début des années2000.
Par exemple, parmi les mères qui ont donné naissance en1984, le taux d’emploi était de84% la première année qui suivait la naissance. Il avait atteint91% parmi celles qui avaient donné naissance en1999et n’était plus que de87% à88% pour celles qui avaient donné naissance au début du nouveau millénaire.
Les taux d’emploi à long terme ont aussi été comparés. Ainsi, le taux d’emploi en2004de la cohorte de2001(donc la troisième année après la naissance) a été de84%, et celui du groupe de comparaison, de91%.
Il n’est pas étonnant que les taux d’emploi des mères après la naissance soient généralement inférieurs à ceux des autres femmes, car la naissance d’un enfant augmente les coûts et diminue les avantages du travail à leur valeur marginale.
Moins susceptibles de quitter le marché du travail
L’étude divulgue également que les femmes étaient moins susceptibles de quitter le marché du travail dans l’année suivant la naissance d’un enfant au début des années2000qu’au milieu des années1980.
Ainsi, environ8% des mères qui ont donné naissance entre le milieu et la fin des années1980se sont retirées du marché du travail dans les trois années suivant la naissance; le chiffre correspondant est de moins de6% pour la fin des années1990et le début des années2000.
L’étude révèle également que la diminution des gains, pour les mères, a été plutôt marquée l’année qui a immédiatement suivi l’accouchement, et elle augmentait avec le temps.
Dans les années1980, la naissance d’un enfant a fait baisser les gains des mères d’environ28% l’année même de l’accouchement. La perte s’est alourdie pour atteindre30% dans les années1990et environ33% dans les années2000.
Le déclin des gains a continué dans les années qui ont suivi la naissance d’un enfant. Ainsi, pour la première année postérieure à la naissance, la baisse des gains des mères par rapport à l’année antérieure à la naissance a varié entre14% et18% avant2001et entre37% et39% par la suite.
Si les gains diminuent l’année de la naissance et la première année qui suit, c’est probablement en raison de congés de maternité plus long et des prestations de maternité plus généreuses. Par exemple, depuis2001, les mères peuvent prendre au moins52semaines de congés de maternité et bénéficier d’un maximum de50semaines de prestations d’assurance-emploi.
Les femmes qui donnent naissance au début de l’année peuvent recevoir des prestations presque toute l’année; les femmes qui donnent naissance vers la fin d’une année peuvent recevoir des prestations pendant la majorité de l’année suivante. Par conséquent, la baisse de leurs gains l’année même de l’accouchement, de même que l’année suivant la naissance, est supérieure à celle des mères qui ont donné naissance avant2001.