Peu après le début de la pandémie de coronavirus, les licenciements et le passage au travail à distance ont conduit au plus faible taux de participation des femmes sur le marché du travail canadien depuis 30 ans. Selon un rapport de l’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada (OIRPC), si cette tendance se poursuit, les progrès réalisés en matière d’égalité des genres sur le lieu de travail pourraient être réduits à néant.

En plus d’être davantage touchées par les mises à pied pendant la pandémie, les femmes retournent sur le marché de l’emploi à un rythme plus lent que les hommes. Certains signes montrent également que les femmes quittent le marché du travail à un rythme plus élevé que les hommes, ce qui pourrait conduire à un nombre beaucoup plus faible de femmes dans des rôles de direction dans les années à venir.

« Le risque d’affaires de perdre l’expertise et les perspectives apportées par les femmes est trop grand pour l’ignorer », soutient le président et chef de la direction de l’OIRPC, Mark Machin.

Les retombées de la crise actuelle pourraient porter un dur coup à la prochaine génération de femmes leaders et renverser les récents progrès réalisées par les entreprises canadiennes en matière de diversité et d’inclusion, s’inquiète l’OIRPC, en soulignant que cela pourrait également avoir un impact économique à long terme.

Par exemple, le rapport indique que les entreprises se situant dans le premier quartile pour la diversité des genres dans les équipes de gestion ont 25 % plus de chances d’être rentables que celles du dernier quartile. Par ailleurs, les banques dirigées par des femmes tendent à être plus stables que celles dirigées par des hommes.

« Je pense que nous allons assister à une deuxième vague, alors que les entreprises vont connaître un exode massif des femmes, indique dans le rapport Sarah Kaplan, professeure et directrice de l’Institute for Gender and the Economy à la Rotman School of Management de l’Université de Toronto.

Le rapport exhorte les employeurs à faire plus pour retenir les travailleuses et poursuivre leurs progrès en matière d’équité entre les sexes et d’inclusion de la diversité. Il a également suggéré que les entreprises fixent des objectifs mesurables en matière de diversité pour les sièges au conseil d’administration et les postes de direction, qu’elles intensifient leurs efforts pour constituer une réserve de talents féminins, qu’elles soutiennent la garde d’enfants pour les parents qui travaillent et qu’elles réduisent au minimum les préjugés à l’égard des femmes dans la culture d’entreprise.

« Il est impératif pour les entreprises que nous nous efforcions de résoudre ce problème et, ce faisant, de façonner une reprise économique plus rapide pour le Canada et une plus grande création de valeur pour les entreprises canadiennes », soutient Mark Machin.