L’inflation atteint un sommet au Canada et dans les pays industrialisés, mais il est trop tôt pour s’inquiéter.

L’indice des prix à la consommation (IPC) n’avait pas connu de hausse aussi rapide depuis dix ans: il a a augmenté de 3,7 % en juillet par rapport au même mois un an plus tôt, selon Statistique Canada. Ce retour de l’inflation touche la plupart des pays industrialisés.

On pourrait penser qu’une telle accélération finira par pousser les banques centrales à relever leurs taux d’intérêt, afin de freiner la hausse des prix. Mais nous n’en sommes pas encore là, affirme le New York Times.

C’est qu’une telle action des banques centrales risquerait de freiner la reprise économique, encore balbutiante, affirment l’économiste Josh Bivens et le chroniqueur Stuart A.Thompson dans la Sunday Review du quotidien new-yorkais. En augmentant les coûts d’emprunt, la Réserve fédérale (Fed) cesserait de soutenir les chômeurs américains dans leur recherche de travail.

Or, la poussée inflationniste concerne seulement quelques secteurs d’activité profondément touchés par la crise sanitaire. La forte récession et la reprise en V ont secoué ces secteurs au point d’avoir un effet accélérateur sur le niveau général de l’inflation. Il suffit de songer à la chute du prix des billets d’avion l’an passé, et d’observer que, depuis, toute hausse de leur prix nourrit l’inflation. C’est aussi le cas des fabricants d’automobiles, qui ont annulé leurs commandes de microprocesseurs quand leurs usines ont fermé… et qui maintenant font face à une flambée des prix de ces équipements en raison du rebond généralisé de la demande, qui a pris au dépourvu les producteurs de microprocesseurs.

La reprise des affaires a  donc elle-même un effet d’accélération sur les prix. Mais, plus nous nous éloignerons du sommet de la crise, plus de tels effets s’effaceront.

Ce scénario est conforté par les observations de la Fed, qui constate que la plupart des produits connaissent une inflation modeste. Il est donc bien trop tôt pour infliger un remède de choc à un trouble certainement temporaire.