Malgré le fait qu’elles ont de profondes répercussions sur la productivité au travail et les résultats d’affaires, les questions de santé mentale et les niveaux de stress sont négligés par les employeurs canadiens, selon une nouvelle étude de Watson Wyatt.
Le rapport Au travail! Canada 2007 révèle que les questions de santé mentale sont au premier rang des causes de demandes de règlement d’invalidité de courte et de longue durée (82 % et 72 % respectivement). Malgré la prévalence de ces demandes, seulement 15 % des organisations participantes utilisent un programme de dépistage des facteurs de risque pour la santé mentale et moins de 20 % d’entre elles déclarent considérer la stigmatisation entourant les problèmes de santé mentale comme étant une question dont il faut s’occuper en priorité.
« La perte de productivité au travail pour les raisons de santé coûte jusqu’à 10 millions de dollars par année à une organisation canadienne moyenne. Qui plus est, une grande partie de ces coûts sont liés à des questions de stress et de santé mentale », précise Claudine Ducharme, conseillère principale en santé et productivité, pratique Gestion des soins de santé de la Société Watson Wyatt Canada. « À moins que les organisations et la société en général ne commencent à faire face plus efficacement aux causes principales liées aux absences du travail, ces coûts cachés ne feront qu’augmenter. »
De plus, les questions de santé mentale et de stress donnent souvent lieu au présentéisme (c.-à-d., lorsqu’un employé est présent au travail, mais que son efficacité est réduite à cause de problèmes de santé physique ou mentale). Seulement les trois-quarts des employés affirment avoir, la plupart du temps, l’énergie physique ou mentale nécessaire pour effectuer leur travail, ce qui veut dire que près de 25 % des employés sont moins productifs qu’ils pourraient l’être. Quand ils sont malades, 85 % des employés canadiens restent chez eux. Par contre, selon les résultats de l’étude WorkCanada 2007, 44 % d’entre eux réduisent leur charge de travail.
Les employés, pour leur part, reconnaissent l’importance du stress et de l’équilibre travail-vie personnelle; ils les citent comme les deux principales raisons qui motiveraient leur départ d’une organisation. Pourtant, le Rapport mondial sur la rétribution stratégique 2007-2008 de Watson Wyatt révèle que les employeurs classent le stress seulement au cinquième rang des raisons qui motiveraient le départ d’employés. Ils accordent le premier rang au salaire de base, et l’équilibre travail-vie personnelle ne fait même pas partie de leur liste des cinq raisons principales de départ.
« Les organisations qui réussissent à faire en sorte que leurs employés soient engagés et en mesure de travailler à leur plein potentiel pourraient bénéficier d’un avantage concurrentiel bien concret, » affirme Francis Lafrance, directeur-conseil, Est du Canada pour Watson Wyatt. « Les approches à long terme, qui visent les questions de santé mentale et de stress, sont des facteurs déterminants dans la gestion du rendement et la fidélisation. Elles peuvent aussi aider les organisations à atteindre leurs objectifs de croissance tout en faisant face aux défis du marché du travail. »
Autres faits saillants en matière de rétribution stratégique au Canada :
· Les employeurs éprouvent des difficultés grandissantes à attirer les employés au rendement très élevé et aux compétences clés. Les deux-tiers d’entre eux
(68 %) ont, dans une certaine ou une grande mesure, des difficultés à attirer les employés aux compétences clés (comparativement au 40 % signalé en 2005)
et 60 % d’entre eux affirment qu’ils ont de la difficulté à attirer les employés au rendement très élevé (53 % en 2005).
· Les employeurs continuent de placer de plus en plus haut la barre du rendement pour leurs employés : environ un tiers d’entre eux prévoient augmenter, dans les 12 prochains mois, les objectifs de rendement financier de l’entreprise (36 %) ainsi que les attentes en matière de rendement individuel liées aux primes et mesures incitatives à court terme (33 %).