Alors que le télétravail permet à de nombreuses entreprises de continuer leur activités malgré la pandémie du coronavirus, un expert américain prend soin de relativiser les avantages.
Nicholas Bloom est professeur en économie à l’Université Stanford et a réalisé une étude à grande échelle sur le télétravail. Il a expliqué au magazine Vox qu’il était moins optimiste face à son imposition alors que les travailleurs doivent rester à la maison.
« Être au bureau, au moins une journée par semaine, renforce la connectivité entre travailleurs et favorise la créativité. Être toujours chez soi peut être assez pénible. La plupart des gens n’aiment pas [y être] en permanence, explique-t-il. Ce qu’on vit actuellement est comme si on demandait à quelqu’un qui passe 30 minutes par semaine au gym de courir un marathon. Je soupçonne que, pour la plupart de gens, cela ne fonctionnera pas bien. »
Nicholas Bloom prévoit une baisse de la productivité, notamment parce que les enfants se trouvent également à la maison, en plus de la perte de la productivité qui surgit quand les gens se réunissent en personne.
Il risque aussi d’y avoir plus de cas de dépression en raison de l’isolement des gens et l’écart social entre les différents travailleurs ne fera que se creuser compte tenu du fait que le télétravail n’est pas une option pour tout le monde.
M. Bloom croit par ailleurs que 2020 sera l’année de la perte d’innovation. « Si on regarde dans dix ans, il y aura un trou en matière de brevets, de nouveaux produits, de nouvelles idées et de grandes inventions qui n’auront tout simplement pas été réalisés en 2020-2021. »
Solutions
Nicholas Bloom croit toutefois que les entreprises peuvent aider les employés à passer à travers cette étape difficile, notamment « en recréant le contact social grâce à la vidéoconférence ».
D’abord, on peut faire des réunions de groupe quotidiennes sans parler de travail pour se mettre à jour quant à la vie des collègues.
Ensuite, les gestionnaires devraient passer une dizaine de minutes par jour avec leurs employés.
« C’est un processus long mais essentiel pour que les employés restent heureux et productifs au cours des prochains mois. À plus long terme, il permettra de fidéliser vos employés en les accompagnant dans les bons et les mauvais moments », conclut Nicholas Bloom.