La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante(FCEI)s’inquiète de l’écart qui s’accentue entre les régimes de retraite qu’on trouve dans le secteur public et ceux qui sont proposés aux travailleurs du secteur privé.

En effet, selon un nouvel exposé, La question épineuse des régimes de retraite au Canada, publié aujourd’hui par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante(FCEI), l’écart favorise les employés de l’État. «Nous sommes engagés dans un système de retraite à deux vitesses, déclare Catherine Swift, présidente et chef de la direction de la FCEI. Ceux qui travaillent dans le secteur privé ne disposeront pas des mêmes moyens en vue de la retraite que nos homologues du secteur public, et comme si cela ne suffisait pas, nous subventionnons le train de vie que ces derniers mèneront à la retraite.»

Si le secteur privé s’oriente depuis quelques années vers les régimes à cotisations déterminées(CD), le secteur public préserve les régimes de retraite à prestations déterminées(PD), qui sont généralement considérés comme étant plus généreux pour les employés. Les régimes à PD sont, en revanche, devenus moins intéressants pour les employeurs car, en ce qui les concerne, les récompenses ne sont pas proportionnelles aux risques.

«Les secteurs, public et privé, jouent sans aucun doute un rôle crucial pour la santé économique du pays, poursuit Mme Swift. Toutefois, la différence de traitement – sur le plan de la législation, de la réglementation ou des principes de rémunération – qui existe entre les régimes de retraite des secteurs public et privé est simplement injuste. Aucun motif valable ne peut justifier que les contribuables canadiens soient forcés de financer les régimes de retraite du secteur public lorsqu’on sait que la moitié de ceux qui travaillent dans le secteur privé ne profiteront même pas d’un régime complémentaire au moment de leur retraite.»

Les travaux de recherche de la FCEI révèlent aussi que, depuis la fin des années 1980, le secteur public est le moteur de la tendance à la retraite anticipée. La proportion de retraites anticipées dans le secteur public avoisinait 56 % en 2005, tandis qu’elle était environ deux fois moins élevée dans le secteur privé(33 %)et qu’elle n’atteignait que 20 % chez les travailleurs autonomes.

« Les travailleurs autonomes canadiens sont les derniers à prendre leur retraite, indique Mme Swift. Depuis le milieu des années 1970 jusqu’à aujourd’hui, l’âge moyen de la retraite au sein de ce groupe, soit 66 ans, est resté stable. Dans le secteur privé, l’âge moyen de la retraite a connu une baisse modérée, passant de 65 à 62 ans. Concernant le secteur public, l’âge moyen de la retraite est passé de 64 à 59 ans au cours des 30 dernières années.»