Malgré une pénurie de main-d’oeuvre plus marquée au Canada par rapport à l’an dernier, en particulier dans l’Ouest, certaines organisations parviennent à maintenir un niveau de mobilisation élevé et à retenir leurs employés. Selon les résultats de l’étude annuelle 50 Employeurs de choix au Canada menée par Hewitt & Associés, le niveau de mobilisation moyen des organisations identifiées parmi les 50 Employeurs de choix au Canada cette année demeure inchangé à 77 %, tandis qu’il est de 58 % dans les autres organisations ayant participé à l’étude.

« Comme la demande de main-d’oeuvre commence à excéder l’offre, on aurait pu s’attendre à une diminution de la mobilisation des employés – mesure de l’engagement émotif et intellectuel des employés à l’égard de l’organisation pour laquelle ils travaillent – explique Daniel Drolet, coordonnateur pour le Québec de l’étude des Employeurs de choix au Canada de Hewitt & Associés. Ça n’a toutefois pas été le cas. De nombreux employeurs cherchent de plus en plus à soutenir et accroître le niveau de mobilisation de leurs employés. Ils consacrent beaucoup de ressources et de temps pour connaître l’opinion de leurs divers groupes d’employés. Ils sont ainsi en mesure d’apporter des changements au milieu de travail ainsi qu’aux programmes de ressources humaines et de mieux accompagner les gestionnaires et les dirigeants de l’organisation. »

Le palmarès 2008 des 50 Employeurs de choix au Canada a été établi à partir des réponses au sondage de plus de 100 000 employés oeuvrant au sein de 115 organisations canadiennes. De plus, un sondage distinct a recueilli l’opinion de 1 400 dirigeants et professionnels en ressources humaines travaillant dans ces organisations.

Souplesse et équilibre
Encore une fois, l’Alberta, la province la plus durement touchée par la pénurie de main-d’oeuvre, affiche le niveau de mobilisation des employés le plus bas. Le niveau pour l’ensemble des entreprises ayant participé à l’étude 2008 est de 64 % en moyenne, tandis qu’il s’établit à 63 % chez les travailleurs albertains. Il s’agit toutefois d’une hausse de deux points de pourcentage par rapport à l’année dernière, puisque ce taux s’établissait à 61 % dans cette province. Six organisations albertaines se sont classées parmi les 50 Employeurs de choix au Canada cette année, soit le même nombre qu’en 2007.

« La première réaction de certains employeurs pour retenir leurs employés, particulièrement en Alberta, est d’offrir de meilleurs salaires, commente M. Drolet. Toutefois, en situation de pénurie de main-d’oeuvre, le salaire, à condition qu’il soit concurrentiel, n’est pas l’unique facteur motivant la décision d’un employé de demeurer au sein d’une organisation ou de la quitter. »

Pour bon nombre d’employés, c’est la souplesse qui prévaut : ils veulent profiter à la fois d’un aménagement flexible de leur horaire de travail, afin de l’adapter aux autres facettes de leur vie, de même que d’un équilibre travail et vie personnelle répondant à leurs besoins.

Les résultats de l’étude démontrent ainsi qu’une plus grande souplesse favorise un accroissement marqué de la mobilisation des employés. On constate en effet, selon les divers programmes offerts, une hausse de la mobilisation de deux à sept points de pourcentage.

Les 50 Employeurs de choix, en particulier ceux qui se trouvent au sommet du palmarès, réussissent en général mieux que les autres organisations à offrir la souplesse et l’équilibre souhaités. Chez les employeurs occupant les 10 premiers échelons du palmarès, 87 % des employés ont indiqué être d’accord ou fortement d’accord avec l’énoncé suivant : « La flexibilité de mon horaire de travail convient au type d’emploi que j’occupe." Cette proportion diminue toutefois à 64 % pour les employés des 10 derniers employeurs au classement. De la même manière, 54 % des employés oeuvrant chez les 10 employeurs en bas de classement se sont dits d’accord ou fortement d’accord avec le fait qu’ils bénéficient d’un juste équilibre entre leur travail et leur vie personnelle, contre 77 % chez les 10 meilleurs employeurs.

« En offrant le plus de souplesse possible, les employeurs contribuent à accroître la mobilisation des employés, ajoute M. Drolet. La main-d’oeuvre étant de plus en plus diversifiée, les employeurs doivent trouver des façons de répondre aux différents besoins en matière de souplesse et d’équilibre. Les Employeurs de choix sont d’ailleurs des chefs de file à ce chapitre depuis de nombreuses années. »

Valeurs et intégrité
Un autre élément permettant aux Employeurs de choix de se démarquer est l’attention qu’ils portent aux valeurs et à l’intégrité. La réalité actuelle du monde des affaires fait en sorte que les conseils d’administration et les organismes de réglementation sont de plus en plus attentifs aux éléments qui influencent le comportement des employés au quotidien. Dans le cadre de l’enquête, les employés ont été sondés au sujet de la place qu’occupent les valeurs et l’intégrité au sein de leur organisation.

Valeurs – degré de concordance entre les valeurs personnelles d’un employé et celles de l’organisation et le sens de la responsabilité relativement au respect des valeurs. L’écart entre les 10 premiers employeurs du palmarès et les 10 derniers est frappant : 83 % des employés du premier groupe ont affirmé être d’accord ou fortement d’accord avec le fait que leurs valeurs personnelles concordent avec celles de l’organisation où ils travaillent, contre seulement 36 % des employés du second groupe. De plus, 84 % du personnel des employeurs occupant les 10 premières places est d’accord ou fortement d’accord avec le fait qu’il incombe aux employés de vivre selon les valeurs de l’organisation, contre 38 % chez les employeurs qui occupent les 10 derniers rangs.

Intégrité et éthique – degré d’intégrité et d’éthique professionnelle dont font preuve les collègues de travail, les gestionnaires et la haute direction. Les employés des 10 employeurs en tête du classement ont indiqué à 80 % être d’accord ou fortement d’accord avec le fait que leurs collègues font preuve d’intégrité et ont un comportement éthique en tout temps, contre seulement 60 % chez les 10 employeurs au bas de la liste. En ce qui a trait aux gestionnaires, ces résultats ont été respectivement de 90 % et de 63 %. Une différence plus marquée a été exprimée en ce qui concerne la haute direction : les employés des 10 premiers employeurs ont indiqué à 89 % être d’accord ou fortement d’accord avec le fait que la haute direction fait preuve d’intégrité et adopte un comportement éthique en tout temps, contre 48 % chez les 10 employeurs du bas de la liste.

« Ce n’est pas surprenant que le niveau de mobilisation soit plus élevé dans les organisations où les employés ont l’impression de partager les mêmes valeurs que leur employeur, explique M. Drolet. L’impression de partager un "objectif commun" contribue en effet à accroître la mobilisation des employés, surtout chez les travailleurs plus âgés. Par contre, une impression de manque d’intégrité de la part de collègues, de gestionnaires ou de la haute direction a, comme on s’y attend, une incidence négative sur le niveau de mobilisation. La plus grande surprise, dans ces résultats, est l’opinion fortement négative quant à l’éthique des hauts dirigeants dans les organisations ayant un faible taux de mobilisation. »

Voici les 10 entreprises québécoises qui se sont classées parmi les 50 Employeurs de choix au Canada en 2008 :

Rang
Entreprise
Emplacement
16
Cima+
Montréal
18
Ivanhoé Cambridge
Montréal
28
Groupe Robert
Boucherville
33
Ultramar
Montréal
34
Abbott Canada
Saint-Laurent
35
Novartis Pharma Canada
Dorval
38
Bell Nordiq
Montréal
39
L’Union canadienne
Québec
41
Banque nationale du Canada
Montréal
49
Marcil Saint-Sauveur