Selon une nouvelle étude sur la retraite de Fidelity Investments, la moitié des baby-boomers envisagent de prendre leur retraite tôt, mais ils sont presque aussi nombreux à prévoir qu’ils continueront à travailler pendant la retraite.

Peter Drake, vice-président, Retraite et recherches économiques, chez Fidelity Investments, croit que nous assistons à l’émergence d’une nouvelle tendance chez les baby-boomers canadiens, c’est-à-dire cette phase de transition entre la vie active et la retraite, où l’individu se considère retraité de sa première profession, mais demeure néanmoins dans le monde du travail. « Le fait que tant de baby-boomers se préparent à la fois à prendre leur retraite et à continuer à travailler soulève une question incongrue – si un retraité travaille, peut-on dire qu’il est à la retraite? », se demande-t-il.

Le retraité qui travaille : dernier-né des paradoxes
L’Enquête de Fidelity sur la retraite au Canada(2006-2007), visait à connaître le point de vue des Canadiens âgés de 45 ans et plus au sujet de la retraite, qu’ils aient effectivement quitté la vie active ou non. Selon l’enquête, seulement 29 % des préretraités canadiens prévoient prendre leur retraite à l’âge conventionnel de 65 ans. En outre, 43 % projettent de le faire avant d’avoir 65 ans et, curieusement, ils sont 19 % à n’envisager aucune retraite.

Interrogés sur la probabilité de travailler une fois retraités, 45 % des préretraités répondent qu’ils prévoient demeurer employés à temps plein ou à temps partiel, et 32 % ont le projet de lancer une nouvelle affaire ou d’offrir des services de consultant.

Pour plus de trois-quarts(78 %)des gens prévoyant travailler à la retraite, la nécessité de gagner un revenu de retraite supplémentaire est l’une des trois principales raisons invoquées pour continuer à travailler. Une proportion égale estime que le travail est un moyen de participer à la vie active, tandis que 24 % des répondants craignent d’être désoeuvrés s’ils arrêtent de travailler.

L’Enquête a également sondé des Canadiens de plus de 45 ans qui se considèrent retraités. La majorité(80 %)d’entre eux a cessé de travailler avant l’âge de 65 ans. Seulement 13 % ont pris leur retraite à 65 ans, et les autres(7 %)ont continué à travailler après leur 65e anniversaire. Parmi les principaux motifs à l’origine de la retraite, on note les problèmes de santé ou médicaux(21 %), la lassitude face au travail(14 %)ou le fait d’avoir reçu une offre de retraite(6 %).

En proportion, un plus petit nombre de Canadiens retraités travaillent ou ont travaillé durant leur retraite. Près du quart des retraités ont déclaré occuper ou avoir occupé un poste à temps plein ou à temps partiel chez un employeur. De plus, 19 % des retraités appartenant à ce groupe ont mis sur pied leur propre entreprise(consultation ou autres). Parmi ceux qui sont employés, près de 7 sur 10(67 %)ne le sont pas chez leur employeur précédent, et 44 % des retraités qui travaillent se sont recyclés dans un domaine entièrement différent.

« Avec le vieillissement de la population canadienne, réussir à tirer profit de l’expérience de la main-d’oeuvre chevronnée sera vital pour conserver la productivité du Canada, ajoute M. Drake. C’est peut-être révélateur d’une tendance future, mais près de 4 retraités ayant un emploi sur 10 indiquent que d’anciens employeurs leur ont demandé à plusieurs reprises de continuer à travailler ».

Pour une forte majorité des retraités qui ont travaillé(83 %), une des trois principales raisons qui sous-tendent leur choix est le désir de continuer à participer à la vie active; dans 55 % des cas, la décision est motivée par le besoin d’un revenu de retraite, et environ le tiers des répondants(30 %)ne voulaient pas cesser une activité qu’ils aimaient passionnément.

Une retraite aussi longue que votre vie active
« Les Canadiens vivent plus longtemps et en associant retraite anticipée et longévité supérieure, la retraite pourrait durer, pour plusieurs, aussi longtemps, sinon plus, que la vie active, précise M. Drake. L’ennui, c’est que la longévité de leur portefeuille de placement risque d’être inférieure ».

Peu d’investisseurs font une planification financière conséquente. Compte tenu de l’éventualité d’une retraite plus longue, les investisseurs canadiens devront accroître la pondération des actions dans leur portefeuille afin d’obtenir le rendement nécessaire pour faire durer leurs réserves tant qu’ils en auront besoin. Près du quart(26 %)des retraités déclarent consacrer moins de 10 % de leur portefeuille aux actions et fonds communs de placement, et la majorité des retraités détenaient moins de 50 % en actions.

« Si l’augmentation de la longévité est sans doute la plus belle réussite du 21e siècle, les investisseurs doivent s’assurer que leurs réserves dureront aussi longtemps », conclut M. Drake.