Les baby-boomers redéfiniront la notion de retraite en lui insufflant un immense élan d’énergie et de créativité. Voyant cette étape de la vie comme une période propice à l’avancement plutôt que comme une période de déclin, plusieurs Canadiens travailleront bien au-delà de l’âge de 65 ans, surtout par choix, selon Sherry Cooper, économiste en chef, BMO Marchés des capitaux, dans The New Retirement: How it will Change our Future, le nouvel ouvrage qu’elle vient tout juste de publier.

« La génération des baby-boomers arrivera très bientôt à l’âge traditionnel de la retraite et cette énorme vague de nouveaux retraités atteindra son sommet en 2025, précise Mme Cooper. Bénéficiant d’une augmentation phénoménale de leur longévité et en pleine santé, les baby-boomers chercheront à s’adonner à des loisirs signifiants – ils voudront se régénérer, rajeunir et contribuer à la société et à leur patrimoine personnel en s’imposant toutefois moins de stress que dans leur vie active. »

L’ouvrage porte sur divers thèmes associés à la retraite, notamment :

La nouvelle retraite
Malgré la médiocrité des habitudes d’épargne des baby-boomers et la réduction des régimes de retraite à prestations déterminées, les sondages indiquent que la plupart des baby-boomers s’attendent à vivre une retraite confortable avec suffisamment d’argent en poche. La plupart des répondants disent vouloir travailler, au moins à temps partiel, à la retraite.

L’écart générationnel
Les plus vieux baby-boomers ont été les premiers de leur génération à investir les écoles, le marché du travail et le marché immobilier. Ils ont profité de cette position de précurseurs. Les baby-boomers plus tardifs ont eu des expériences de vie très différentes et ont éprouvé plus de difficulté à se constituer un patrimoine.

Santé et réalisations
L’augmentation de la longévité offre aux baby-boomers la possibilité de faire beaucoup plus de choses que les générations précédentes passé l’âge de 60 ans. La définition d’une vie réussie varie selon les personnes, mais elle englobe beaucoup plus que la seule réussite de la vie professionnelle.

Les baby-boomers dans le contexte mondial
Le Canada connaîtra des pénuries de main-d’oeuvre lorsque les baby-boomers quitteront le milieu du travail. La croissance potentielle des économies évoluées ralentira si le déclin de la croissance de la main-d’oeuvre ne peut être compensé par une hausse de la productivité, l’augmentation de l’immigration de travailleurs spécialisés, un recours accru à la sous-traitance et le retardement de la retraite des baby-boomers. La croissance de la productivité est une donnée essentielle à l’amélioration du niveau de vie. Les politiques fiscales des entreprises doivent être améliorées pour favoriser l’apport des investissements nécessaires à l’amélioration de la productivité.

Une population vieillissante
Le nombre élevé de retraités mettra les régimes de retraite et de soin de la santé de la plupart des pays industrialisés à rude épreuve. Les administrations publiques devront combler des besoins divergents : ceux des baby-boomers (soins de santé, retraite, sécurité, services publics) et ceux des jeunes familles (écoles, autoroutes, logement abordable, garderies). Des conflits importants risquent d’émerger entre les groupes d’âges. Il faut donc prendre des mesures à cet égard dès maintenant.

Planification du style de vie et de la santé
Élaborez un plan de style de vie afin de déterminer le revenu dont vous aurez vraisemblablement besoin à la retraite. Faites ce qui est le mieux pour votre santé et votre bien-être. Assurez-vous d’avoir accès à des soins de santé de qualité. Le style de vie et les choix nutritionnels peuvent atténuer les occurrences de maladies et retarder le décès. Le développement d’une vie émotionnelle saine est le processus qui ajoute de la vie aux années et des années à la vie.

L’argent et nos perceptions
Le jour où vous arrêterez de travailler, vous aurez peut-être besoin de plus d’argent que vous ne le croyez pour prévoir les imprévus : méconnaissance du nombre d’années de vie, du rendement de vos placements ou des sommes requises pour régler les dépenses nécessaires non prévues.

Les baby-boomers ont-ils épargné suffisamment en vue de la retraite?
Le Régime des rentes du Québec ne suffira pas à assurer le maintien d’un style de vie aisé. De moins en moins de travailleurs bénéficient d’un régime de retraite à prestations déterminées traditionnel. De nos jours, les régimes à cotisations déterminées sont davantage la norme. Les familles relativement à l’aise doivent épargner des sommes substantielles pour assurer leur sécurité financière à la retraite; certaines devront même économiser davantage que ce que leur permettent les cotisations maximales au REER. Les investisseurs devraient adopter une approche diversifiée pour assurer la stabilité de leur revenu et se protéger contre l’inflation.

Assez, c’est combien?
Pour vous assurer le revenu requis, vous devrez avoir épargné entre 20 et 25 fois le niveau du revenu annuel avant impôt désiré, en sus des revenus tirés des régimes de retraite publics et privés. Cette règle conservatrice vous permettra de retirer près de 5 % de vos épargnes au cours de votre première année de retraite. Chaque année subséquente, vous pourrez augmenter votre taux de retrait selon le niveau de l’inflation.

Santé et bonheur
Pour la plupart des gens, vivre une retraite réussie, c’est être indépendant physiquement et monétairement, être actif, et se sentir aimé et utile. Dans la nouvelle retraite, nous demeurerons actifs de corps et d’esprit, et la plupart d’entre nous resterons productifs pendant une bonne partie de notre huitième décennie. Avoir une attitude positive, c’est bien davantage que de faire preuve d’un optimisme irréaliste. La réalité, c’est que nous aurons tous des pépins. Savoir s’adapter sera une qualité essentielle à la réussite de notre retraite.