Les conditions de travail, qui incluent le salaire et les avantages sociaux, sont les principaux leviers d’attraction et de rétention des employés, révèle la plus grande étude portant sur la main-d’œuvre québécoise réalisée à ce jour.

Mené par la Commission des partenaires du marché du travail, Portrait 360º dresse le portrait des aspirations de la main-d’œuvre québécoise. Le sondage cible « les facteurs clés qui interviennent dans le recrutement et la rétention de la main-d’œuvre ainsi que le développement de ses compétences », note l’organisme.

Ainsi, 84 % des travailleurs jugent important d’avoir des horaires de travail flexibles pour favoriser la conciliation travail-vie personnelle. D’ailleurs, l’impossibilité de travailler de chez soi a été identifié par les travailleurs comme l’un des principaux facteurs d’insatisfaction en emploi. Une certaine forme de stabilité demeure néanmoins cruciale pour la main-d’œuvre : 78 % veulent d’un poste stable en matière de nombre d’heures de travail et de revenu gagné.

L’enquête démontre également que 78 % de la main-d’œuvre québécoise est prête à déménager pour améliorer ses conditions de travail. Parmi ces conditions de travail, les plus recherchées par les employés sont une meilleure reconnaissance du travail (70 %), des opportunités de promotion (67 %) et une meilleure ambiance de travail (63 %).

Du côté des employeurs, le recrutement des employés préoccupe 74 % des entreprises de 100 employés et plus, ce qui en fait le principal enjeu qu’ils identifient. La rétention des employés suit en deuxième position (71 %).

Les travailleurs québécois sont d’ailleurs conscients que la conjoncture actuelle leur est favorable, puisque 81 % se disent confiants de se replacer rapidement en cas de perte d’emploi, et que 52 % pensent mériter un meilleur poste.

Valeurs et formation

Les employés veulent aussi travailler pour une entreprise qui partage leurs valeurs en matière de responsabilité sociale (85 %), de bilan éthique (82 %), de bilan environnemental (71 %) et de gestion de la diversité (71 %).

Le facteur monétaire demeure malgré tout incontournable : 68 % de la main-d’œuvre québécoise indique vouloir « devenir riche ».

Le pouvoir d’attraction des grandes entreprises semble par ailleurs surpasser largement celui des plus petites organisations. Ainsi, 47 % des travailleurs aimeraient évoluer au sein d’une grande entreprise, contre seulement 31 % qui préfèrent les entreprises de plus petite taille. L’attrait des grandes organisations grimpe même à 57 % chez les 18-24 ans.

De plus, les travailleurs accordent de l’importance au développement de leurs compétences, mais les employeurs ne répondent pas toujours à leurs attentes en la matière. Si 70 % soulignent avoir accès à de la formation dans le cadre de leur emploi, près du tiers n’y ont pas accès. Dans les entreprises de moins de 10 employés, à peine plus de la moitié des employés (54 %) disent avoir accès à de la formation. Le tiers des travailleurs soulignent pourtant avoir besoin de formation supplémentaire pour effectuer correctement leurs tâches.

Les femmes moins satisfaites

L’enquête permet de constater certains écarts entre la perception des hommes et des femmes concernant le monde du travail. Dans l’ensemble, les femmes recherchent davantage de flexibilité, accordent plus d’importance à la responsabilité sociale d’entreprise et la gestion de la diversité, et se montrent davantage insatisfaites du  manque de possibilités d’avancement dans leur carrière.

Les immigrants, eux, démontrent davantage d’intérêt à « devenir leur propre patron » et jugent avoir davantage besoin de formation que les non immigrants.

Finalement, les travailleurs dont le revenu familial est de moins de 40 000 $ se disent moins satisfaits de leur emploi que les autres Québécois, et entretiennent de moins bonnes relations avec leur patron.

La Commission des partenaires du marché du travail a mandaté les firmes Aviseo Conseil et Léger pour mener le sondage entre les mois de février et de mai 2019. Au total, 6 290 travailleurs, 502 employeurs et 500 jeunes de 15 à 17 ans ont été interrogés.