La COVID-19 a causé une mortalité accrue au Québec et au Canada en 2020. Dans quelle mesure cette surmortalité aura des impacts sur les régimes de retraite et d’assurance collective fournis par les employeurs ?

En s’appuyant sur les données de Statistique Canada et de l’Institut de la statistique du Québec, une analyse réalisée par Normandin Beaudry estime que la COVID-19 a généré environ 5 % de décès additionnels au Canada l’an dernier.

Au Québec, l’effet de la maladie sur la mortalité a été plus marqué avec une hausse des décès avoisinant 8 %. Ces décès se sont surtout concentrés chez les personnes de 70 ans et plus (92 %, dont 73 % chez les 80 ans et plus).

Lorsque l’on applique ces données à un régime d’avantages sociaux type comptant 1 000 retraités ayant en moyenne 70 ans, cela signifie que le nombre de décès devrait augmenter d’un ou deux par rapport à la période prépandémie. À noter que normalement, un tel régime peut anticiper entre 10 et 20 décès par années.

Comme les retraités âgés de 80 ans et plus ont été les plus touchés par la COVID-19, et que le passif des régimes de retraite et des régimes d’assurance collective pour ce sous-groupe de retraités est peu élevé comparativement à celui des autres participants, Normandin Beaudry anticipe peu ou pas de variation des coûts de financement des régimes découlant de l’effet de la COVID-19 sur la mortalité en 2020.

La firme note toutefois que pour les régimes offrant une protection d’assurance vie à la retraite, l’effet de la COVID-19 dépendra de la taille du groupe et de la méthodologie de renouvellement utilisée.

Les tendances de mortalité à plus long terme sont par contre difficiles à déterminer, puisque des facteurs comme des vagues additionnelles de la pandémie, les effets à long terme de la COVID-19 sur la santé des survivants, les retards dans les chirurgies et les traitements causés par le délestage et l’impact de l’isolement social et des pertes d’emploi sur la santé mentale pourraient avoir une influence sur la longévité des Canadiens dans les années à venir.

Pour l’heure, Normandin Beaudry juge approprié de maintenir les hypothèses de mortalité actuellement utilisées dans l’évaluation des coûts futurs des régimes de retraite et d’assurance collective.