Un groupe de chefs de la direction de gestionnaires de placements des régimes de retraite du Canada exhorte les entreprises à divulguer des données environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) complètes et cohérentes pour les aider dans leur prise de décision en matière de placement et leur permettre de mieux évaluer et gérer leurs risques.

Les huit gestionnaires de fonds gèrent ensemble des actifs totalisant environ 1600 G$.

Dans une déclaration commune publiée mercredi, les patrons des gestionnaires de fonds se sont dits déterminés à créer une croissance plus durable et inclusive en intégrant des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance dans leurs stratégies et décisions d’investissement.

Les membres du groupe affirment que cela fait partie intégrante de leur devoir envers les cotisants et les bénéficiaires, et que cela créera des occasions tout en atténuant les risques.

Mais les patrons disent avoir besoin de transparence de la part des entreprises.

La lettre conjointe est signée par les chefs de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec, de l’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada, de l’Alberta Investment Management Corporation (AIMCo), de la British Columbia Investment Management Corporation (BCI), du Healthcare of Ontario Pension Plan (HOOPP), du Régime de retraite des employés municipaux de l’Ontario (OMERS), du Régime de retraite des enseignants de l’Ontario (RREO), et de l’Office d’investissement des régimes de pensions du secteur public.

Le système financier éreinté par le climat

Cet appel survient alors qu’un rapport du Conseil de stabilité financière (CSF) met en garde contre les conséquences des changements climatiques sur la stabilité du système financier mondial. Cette organisation regroupe 26 autorités financières nationales et plusieurs organisations internationales.

Le CSF a examiné les implications du changement climatique sur la stabilité financière. L’organisme en conclut que le risque de réduction de la valeur des actifs financiers pourrait entraîner des pertes pour les banques, les propriétaires d’actifs et les autres institutions financières, précise Institutional Asset Manager.

Le scénario de référence du CSF estime que les prix des actifs chuteront entre 2,9 % et 9,7 %, ce qui représente un coût total de 4 000 à 14 000 milliards de dollars. Ce scénario serait celui d’un monde qui ne prendrait aucune mesure supplémentaire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

La chute de la valeur des actifs s’expliquerait par l’accélération du changement climatique et par ses effets économiques. Ce phénomène s’accompagnerait d’une augmentation de l’incertitude sur les marchés financiers, risquant de déstabiliser l’ensemble du système financier.

La stabilité financière pourrait s’améliorer dans le cadre d’une transition bien gérée vers une économie à faible émission de carbone, précise le CSF.