Même si les dernières années ont été un peu plus difficiles, l’investissement responsable (IR) poursuit sa croissance au Canada, selon les données de l’Association pour l’investissement responsable. L’écoblanchiment, l’incertitude réglementaire et les problèmes de performance demeurent toutefois des préoccupations majeures des investisseurs.

Le rapport 2024 de l’organisation note que la part de marché des actifs sous gestion issus de l’investissement responsable a considérablement augmenté au Canada, atteignant 71 % du total des actifs sous gestion.

« Cette croissance s’accompagne d’une nette augmentation de la confiance des investisseurs, stimulée par des définitions plus claires des stratégies d’IR et par l’amélioration des pratiques de production de rapports ESG », peut-on lire dans le rapport.

En effet, près de 60 % des personnes interrogées font état d’une confiance accrue dans la qualité des rapports ESG, grâce à des définitions plus claires des stratégies d’IR. Toutefois, la demande de pratiques normalisées en matière d’établissement de rapports reste forte.

Le premier moteur de l’investissement responsable demeure les préoccupations liées au changement climatique. La demande des investisseurs pour des investissements ESG ou d’impact est également mise de l’avant dans le rapport, tout comme les nouvelles orientations et exigences réglementaires. « Les jeunes investisseurs et les investisseurs individuels deviennent des forces puissantes, aux côtés des acteurs institutionnels et des régulateurs, pour façonner l’avenir de l’IR », soutiennent les auteurs du rapport.

L’atténuation des risques reste la principale raison pour laquelle les organisations prennent en compte les facteurs ESG, suivie par l’amélioration des rendements à long terme et le respect des obligations fiduciaires. Les facteurs ESG couramment pris en compte sont les émissions de gaz à effet de serre, la diversité du conseil d’administration et l’atténuation du changement climatique.

L’intégration ESG est la stratégie la plus utilisée, avec le filtrage et l’intendance. L’investissement d’impact est moins répandu, avec un taux d’utilisation proche de 50 %.

Des préoccupations demeurent

Bien que les investisseurs réitèrent leur confiance envers l’investissement responsable, l’écoblanchiment et le manque de normalisation restent des obstacles importants. Les préoccupations liées à la performance perçue de l’IR sont également plus prononcées.

Le rapport souligne par ailleurs que l’évolution de la réglementation présente à la fois des défis et des opportunités pour l’expansion de l’IR. Les investisseurs individuels jouent notamment un rôle de plus en plus central dans cette dynamique, alors qu’un consensus de plus en plus large existe sur la nécessité d’une norme d’IR pour les conseillers, afin de mieux les équiper pour répondre à la demande croissante des clients.