Encore en 2021, les femmes doivent composer avec des revenus largement inférieurs à ceux des hommes. Mais ce n’est pas le seul obstacle auquel elles font face, autant au travail qu’à la maison.

Selon un sondage d’ADP Canada et Léger mené dans le cadre de la Journée internationale des femmes, le revenu total de ces dernières est toujours de 23 % inférieur à celui des hommes.

Si l’on considère uniquement le salaire avant impôt, l’écart est de 21 %. Toutefois, les hommes perçoivent 43 % plus de rémunérations additionnelles telles que les primes et l’intéressement aux bénéfices.

Les hommes en emploi sont par ailleurs plus susceptibles de gagner au-delà de 80 000 $ de salaire avant impôt (37 %, comparativement à 20 % des femmes).

Bien que ces résultats soulignent une légère amélioration comparativement à ceux recueillis l’année dernière — les femmes ayant rapporté gagner 24 % de salaire et 57 % de rémunérations additionnelles en moins en 2019 — il n’en reste pas moins que les employeurs ont encore du travail à faire pour garantir une rémunération équitable à tous les employés, note ADP.

Des inégalités aussi en santé mentale

Les données de l’enquête montrent que les mères ont été plus fortement touchées par la pandémie que les pères. Ainsi, la moitié des mères en emploi (50 %) ont ainsi déclaré avoir subi des niveaux de stress disproportionnellement élevés en raison de la conciliation entre le travail et la garde des enfants durant la pandémie, contre 40 % de leurs homologues masculins.

Les travailleuses ont également signalé un impact plus important en matière de santé mentale, 45 % ayant déclaré que travailler pendant la pandémie avait eu une incidence négative sur leur santé mentale, contre 37 % des hommes.

Une affaire de perception

Même si la majorité des femmes (69 %) sont d’avis que la parité est une priorité pour leur employeur, elles sont significativement moins nombreuses à le penser que leurs collègues masculins (78 %).

Les résultats de l’enquête révèlent également que les jeunes travailleurs (les 18-34 ans) sont plus engagés que les autres groupes d’âge en ce qui concerne les questions d’équité salariale et d’égalité au Canada, et sont plus disposés à quitter une organisation qui n’appuierait pas les pratiques de rémunération équitable. La moitié (50 %) des répondants âgés de 18 à 34 ans déclarent en effet qu’ils quitteraient leur organisation s’ils découvraient qu’un collègue de même statut, mais de sexe différent, recevait une rémunération plus élevée, comparativement à seulement 37 % pour les deux autres cohortes d’âges. Par exemple, les répondants de plus de 55 ans sont plus susceptibles de croire que la parité salariale est une priorité pour la gestion de leur organisation (50 %, près de 10 points de pourcentage de plus que les autres groupes d’âge).

À noter que les Québécois en emplois sont davantage susceptibles de croire qu’ailleurs au pays que les femmes et les hommes sont payés à égalité dans leur organisation, et sont également plus nombreux à croire que l’égalité salariale est une priorité pour leur employeur.

« Le fait que les femmes soient plus susceptibles de chercher un nouvel emploi en raison de la pandémie et que les jeunes travailleurs soient plus disposés à quitter les organisations qui ne pratiquent pas une rémunération équitable indique que les attentes augmentent en ce qui concerne la capacité des employeurs canadiens à aborder les questions relatives aux genres », soutient Natalka Haras, conseillère juridique chez ADP Canada.