En matière de régimes de retraite, la tendance est clairement à la création de régimes à cotisations déterminées et les Lignes directrices pour les régimes de capitalisation ont contribué à préciser les responsabilités des promoteurs à l’égard des participants pour veiller à ce qu’ils soient bien préparés pour faire face à la retraite. C’est dans cette optique que l’industrie s’ingénie à développer des produits et des outils de communication novateurs qui répondent réellement à leurs préoccupations.

Les employeurs doivent considérer une foule de facteurs lors de la conception de leurs régimes de retraite : type de régime, choix des placements, participation de l’employeur, admissibilité, etc. De plus, pour bien évaluer leurs options, ils doivent tenir compte de facteurs démographiques tel le vieillissement de la population, mais surtout des tendances comportementales des individus.

Ainsi, on remarque que bon nombre de participants ne tirent pas pleinement avantage de la souplesse et des possibilités de croissance offertes par leurs régimes à cotisations déterminées. Quand ils ne négligent pas, carrément, d’y participer.

Passivité naturelle
Le principal défi consiste à sortir les participants de cet état de passivité naturelle. Dans un contexte où l’information disponible est surabondante, et malgré leurs bonnes intentions, ils ont non seulement de la difficulté à prendre des décisions de placement, mais, sitôt ces décisions prises lors de l’adhésion, ils deviennent souvent inactifs par la suite. Ainsi, selon un sondage annuel réalisé aux États-Unis par le Employee Benefit Research Institute, 83 % des participants n’ont jamais révisé leurs choix de placement!

La plupart des participants sondés ont également le sentiment d’être en retard dans leur processus d’épargne: moins de la moitié d’entre eux ont déjà évalué le montant nécessaire à la retraite. Or, nous savons que le simple fait de faire ce calcul modifie le comportement. Parmi les changements les plus notables observés chez les personnes sondées, 52% de celles qui ont fait le calcul ont augmenté leur niveau d’épargne et 13% ont modifié la répartition de leurs placements.

Communication personnalisée
En plus de révéler que la participation financière de l’employeur au régime incite les employés à y cotiser, la recherche met aussi en lumière l’importance de communiquer de l’information pertinente qui correspond véritablement aux préoccupations des participants. S’appuyant sur ces études, plusieurs fournisseurs de services comprennent mieux l’importance de rajuster leur approche à l’égard des communications destinées aux participants. Une de ces approches de communication personnalisée(développée par la Financière Sun Life), permet aux participants d’acquérir progressivement des connaissances adéquates et d’être par la suite en mesure de vraiment tirer avantage de leur régime. Le programme contient non seulement l’information propre à l’entreprise et au régime, mais peut s’adresser personnellement à chaque participant par son nom et en fonction de l’étape à laquelle il est rendu dans son cheminement de carrière.

Ce type d’approche personnalisée, qui vise à inciter les participants à prendre des décisions éclairées en les guidant pas à pas à travers différentes étapes, est concluante aux États-Unis et commence à faire ses preuves au Canada. On y observe qu’une fois identifié le montant à économiser, les participants intègrent davantage l’information fournie dans leur processus de décision et comprennent mieux l’importance de réduire le risque grâce à la diversification qui consiste à répartir son portefeuille parmi différentes catégories d’actif: liquidités, titres à revenu fixe et actions.

L’approche à privilégier consiste d’abord à déterminer le profil d’épargnant du participant, à l’aide d’un questionnaire sur la tolérance au risque tenant compte de son horizon de placement. Puis, le participant peut choisir ses placements, selon l’une ou l’autre de deux approches: s’il est de ceux qui s’intéressent aux placements et possèdent de bonnes connaissances financières, il pourra constituer lui-même son portefeuille à partir des diverses options qui lui sont proposées; si, à l’inverse, il appartient au groupe de ceux qui n’agissent pas, soit par manque d’intérêt ou de connaissances, il pourra alors opter pour un portefeuille préétabli.

Des fonds pour tous les types de participants
Au cours des ans, l’industrie a développé des produits pour répondre aux demandes des promoteurs et aux besoins des participants. Parmi ceux-ci, les portefeuilles préétablis permettent de bénéficier de la répartition d’actif sans faire la sélection individuelle des placements.

Les fonds qui constituent ces portefeuilles se sont grandement raffinés depuis leur création. Ainsi, la toute dernière et troisième génération répond à la fois à la diversification, grâce à une répartition d’actif parmi différents titres convenant à divers profils d’épargnants(1ère génération), à la réduction du risque, à l’aide du rééquilibrage automatique de la composition du portefeuille en fonction d’une date d’échéance donnée(2e génération)et finalement, à la garantie d’une certaine valeur à l’échéance, en autant que le participant laisse son argent dans le régime jusqu’à l’échéance(3e génération).

Inciter les travailleurs à participer à un régime CD
Un des défis des régimes à cotisations déterminées étant d’inciter les gens à y participer, de nouvelles tendances récemment observées ailleurs dans le monde ne tarderont sans doute pas à traverser nos frontières. Il suffit de penser à l’adhésion automatique et à l’augmentation systématique du taux de cotisation du participant, deux approches qui misent en partie sur l’inertie naturelle des participants pour les faire participer.

En effet, comme il est parfois impossible d’obliger un employé à participer à un régime de retraite à cotisations déterminées, certains promoteurs ont choisi de les y inscrire automatiquement, tout en leur donnant une option de sortie. D’autres ont mis en place un système d’augmentation systématique du taux de cotisation, selon une échelle préétablie, également assorti d’une possibilité de s’y soustraire.

La réussite de ces initiatives est intimement liée à la qualité des communications avec les participants des régimes collectifs de retraite. La clé réside en une approche pertinente, personnelle et facile.

En définitive, toutes ces innovations visent à faire en sorte que les participants deviennent des épargnants plus engagés, plus éclairés et plus avertis. Il en va de leur sécurité financière à la retraite, mais aussi de la responsabilité des promoteurs à cet égard.

Louise Ouellette est vice-présidente,

Région de l’Est,
Financière Sun Life.