Qu’il soit question de conciliation travail-famille ou encore d’avancement professionnel, les femmes qui ont choisi de faire carrière dans l’industrie financière font encore face à une foule d’obstacles, révèle un sondage de TC Média.

Près de la moitié des femmes interrogées (48 %) sentent ainsi que leur genre nuit parfois à l’avancement de leur carrière. Cette impression est encore plus forte chez les femmes dont le patron est un homme. À titre comparatif, seulement 10 % des hommes estiment que leur genre représente parfois un frein à leur carrière.

Il s’agit là de l’un des constats d’un sondage mené par TC Média en marge de la conférence Femmes dans l’industrie financière, organisée par Avantages, Conseiller et Finance et investissement.

Dans le cadre de cette enquête, environ 300 hommes et 300 femmes travaillant dans l’industrie financière au Canada ont été interrogés. Les répondants occupent des emplois dans différents domaines du secteur financier, tels que l’assurance, les banques, le courtage de détail, la planification financière et la gestion de patrimoine.

En plus d’avoir l’impression de subir de la discrimination en raison de leur genre, les femmes sont beaucoup plus nombreuses que leurs collègues masculins à souffrir du syndrome de l’imposteur. Le quart des femmes sondées sentent ainsi « toujours » ou « souvent » qu’elles sont sous-qualifiées pour le poste qu’elles occupent, comparativement à seulement 10 % des hommes. Ces derniers ont nettement plus confiance en leurs capacités : 44 % disent ne jamais se sentir sous-qualifiés. À peine le tiers (32 %) des femmes affichent un tel niveau de confiance.

Les femmes œuvrant dans l’industrie financière sont aussi plus nombreuses à considérer que leur apparence physique influence la façon dont les autres perçoivent leur travail (76 %, comparativement à 66 % pour les hommes).

Mal à l’aise de demander une promotion

Hommes et femmes n’usent pas des mêmes stratégies pour obtenir une promotion. Alors que la majorité des hommes (42 %) vont tout simplement en faire la demande, la plupart des femmes (42 %) jugent qu’elles doivent généralement changer de département ou d’organisation pour faire avancer leur carrière.

Les embûches liées à l’obtention d’une promotion pourraient-elle s’expliquer en partie par une propension plus faible des femmes à mettre de l’avant leurs bons coups? Les résultats du sondage montrent en tout cas que plus de la moitié des femmes (54 %) disent se sentir inconfortables à l’idée de promouvoir leurs accomplissements personnels. Chez les hommes, cette proportion descend à 41 %. Dans l’ensemble, les femmes sont beaucoup plus susceptibles que les hommes à craindre de paraître arrogantes ou vantardes lorsqu’elles soulignent leurs réussites.

Dans le même ordre d’idée, la majorité des femmes (72 %) vont décrire leurs accomplissements comme étant ceux de leur équipe, par rapport à 66 % des hommes, plus à l’aise de se mettre en avant.

La conciliation travail-familles, une affaire de femmes?

C’est lorsque les enjeux familiaux sont abordés que les disparités sont les plus grandes entre les hommes et les femmes. Plus de la moitié des femmes (56 %) indiquent par exemple que les considérations liées à la carrière ont influencé leur décision de fonder une famille, et si oui, le moment de le faire. Seulement 30 % des hommes disent s’être posé les mêmes questions.

Les femmes s’inquiètent aussi davantage de l’incidence que pourrait avoir sur leur carrière la prise d’un congé parental (46 %) que les hommes (35 %). Ce résultat s’explique peut-être par le fait que les femmes sont largement plus nombreuses à prendre un congé parental que les hommes.

En effet, 62 % des femmes qui ont eu au moins un enfant soutiennent avoir pris un congé parental complet (non partagé avec le conjoint), comparativement à un maigre 5 % des hommes. Une écrasante majorité (77 %) de ces derniers soutiennent au contraire n’avoir jamais pris un congé parental. Ils l’ont plutôt laissé intégralement à leur conjointe.

Et malgré un plus grand partage des responsabilités familiales qu’autrefois, la responsabilité de prendre soin des enfants repose encore largement sur les épaules des femmes. Ces dernières sont 48 % à affirmer que c’est à elles que revient principalement cette responsabilité, tandis que seulement 6 % des hommes en disent autant.

Une différence de perception notable a par ailleurs été révélée par le sondage : alors que 58 % des hommes estiment que la responsabilité d’élever les enfants est partagée de manière équitable dans le couple, seulement 42 % des femmes sont du même avis.