Une partie de la hausse généralisée des prix risque de durer plus longtemps qu’on le pense.

La reprise de l’inflation est-elle temporaire, ou persistera-t-elle dans le temps? À cette question, les banques centrales répondent que l’inflation est seulement passagère, en maintenant leurs taux d’intérêt à leurs plus bas.

Dans cette quasi unanimité, une voix s’élève pour mettre en garde que l’inflation pourrait bien demeurer plus longtemps qu’estimé. Cette voix, c’est celle de Carolyn Wilkins, l’ancienne numéro deux de la Banque du Canada. Elle avait failli succéder à Stephen Poloz à la tête de la banque centrale en 2020, mais l’ex-ministre des Finances Bill Morneau avait lui préféré Tiff MacLem.

Désormais membre du comité de la politique financière de la Banque d’Angleterre, Carolyn Wilkins reconnaît qu’une partie de l’inflation constatée aujourd’hui n’est pas là pour rester. Mais elle souligne aussi que les hausses de coûts générées par les bouchons dans les chaînes d’approvisionnement auront des effets durables, rapporte Radio-Canada.

Vendredi, la Réserve fédérale américaine (Fed) a laissé entendre une prochaine réduction de sa politique monétaire souple, qui lui fait acheter 120 milliards de dollars sur les marchés. Après cette diminution, la prochaine étape serait une remontée des taux d’intérêt, présentement dans une fourchette de 0 % à 0,25 %.

Toutefois, ces mouvements ne seront pas amorcés tant que l’économie n’aura pas repris pleinement son rythme de croisière. Parallèlement, si l’inflation venait à persister, les banques centrales pourraient être tentées de restreindre plus rapidement leur politique monétaire accommodante et de relever leurs taux d’intérêt, afin de juguler cette inflation.

La prise de position de Carolyn Wilkins vient rappeler que cette possibilité ne peut pas être écartée: les taux d’intérêt pourraient alors prendre le chemin de la hausse. Il reste à savoir si cette hausse sera, elle aussi, durable, ou si les taux demeureront encore durant des années aussi bas qu’ils le sont.