Ottawa dévoile que des discussions ont lieu avec les provinces et les territoires pour offrir dix journées de congé de maladie payées par année, sous trame de fond de négociations sur le retour du Parlement.

Le premier ministre Justin Trudeau l’a dit lors de son point de presse quotidien, lundi, au même moment où son gouvernement présentait une motion afin d’avoir un Parlement hybride, en personne et via des écrans, quatre jours par semaine, jusqu’en juin.

« Personne ne devrait avoir à choisir entre prendre un congé de maladie ou payer ses factures, tout comme personne ne devrait avoir à choisir entre rester à la maison parce qu’il a des symptômes de la COVID-19 ou pouvoir payer son loyer ou son épicerie », a déclaré M. Trudeau.

En faisant cette déclaration, les libéraux s’assurent ainsi de l’appui du Nouveau Parti démocratique (NPD), qui réclamait de tels congés de maladie, pour voter en faveur de leur motion.

Dans les faits, les discussions avaient déjà commencé à l’initiative du premier ministre néo-démocrate de la Colombie-Britannique, John Horgan, et plusieurs autres provinces « ont indiqué leur intérêt », selon M. Trudeau.

Il espère en arriver à une entente en octobre ou en novembre, « quand les gens commencent à avoir des rhumes, quand l’hiver s’en vient et la saison de la grippe commence », a-t-il précisé.

De passage à Montréal, le premier ministre du Québec, François Legault, a dit que la discussion ne fait que commencer avec Ottawa, mais il y a des questions sur qui paierait la note.

« Il faut voir qui paierait les congés, effectivement. Dans certains cas, les entreprises sont déjà en difficultés financières, donc ce serait difficile de leur demander de financer ces journées-là », a-t-il dit.

M. Trudeau convient que « la facture et les détails seront encore à fignoler », mais il s’attend à ce le gouvernement fédéral en assume « une grande partie » avec ou sans la participation des provinces.

Dans un communiqué de presse, après coup, le NPD s’est félicité de cet engagement et a prétendu que le chef Jagmeet Singh avait « obtenu » ces deux semaines de congé de maladie payé avant même l’aboutissement des négociations avec les provinces.

Aide aux loyers

Depuis lundi matin, les propriétaires de logement peuvent présenter une demande pour bénéficier du Programme d’aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial. Il aidera les locataires à abaisser leur loyer de 75 %.

Le moment pour faire une demande variera en fonction de la taille et de l’emplacement de la propriété commerciale.

Les propriétaires qui ont jusqu’à 10 locataires admissibles situés au Québec, en Colombie-Britannique, en Alberta ou dans la région de l’Atlantique peuvent faire leur demande dès lundi.

Mardi, ce sera le tour des propriétaires ayant jusqu’à 10 locataires admissibles situés au Manitoba, en Saskatchewan, en Ontario et dans les territoires. Tous les propriétaires d’immeubles au Canada pourront faire une demande dès vendredi.

La ministre de la Petite Entreprise, Mary Ng, a fortement encouragé les propriétaires à se prévaloir de ce programme, leur servant du même coup un avertissement.

« Si votre locataire déclare faillite et est évincé, vous allez perdre le flux constant de revenus dont vous dépendez et vous allez faire face à des coûts additionnels pendant que vous cherchez de nouveaux locataires », a-t-elle dit.

Mme Ng ajoute que l’argent sera envoyé aux propriétaires dès la semaine prochaine.

Ottawa lance également une ligne téléphonique pour aider les entreprises et repousse la période de déclarations de revenus pour certaines d’entre elles jusqu’au 1er septembre.