Tout indique que le gouvernement Legault n’a pas l’intention d’étendre la vaccination obligatoire aux employés de l’État ou du secteur privé qui ne font pas partie du secteur de la santé.
En tant qu’employeur, il n’est pas question que Québec impose aux fonctionnaires de se faire vacciner ou de présenter un passeport vaccinal pour se présenter au bureau.
« Au moment où on se parle, ce sont deux options qui ne sont pas sur la table pour la fonction publique. Ni le passeport vaccinal, ni la vaccination obligatoire », a tranché mercredi la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, lors d’une mêlée de presse, en marge de la réunion hebdomadaire du conseil des ministres.
Elle a pris cette position à la veille de la commission parlementaire qui doit précisément se pencher sur la question de la vaccination imposée au personnel soignant et sur la pertinence d’étendre cette obligation à différentes catégories de travailleurs.
Cette position tranche avec l’opposition officielle libérale, qui réclame que la vaccination obligatoire soit étendue à tous les employés de l’État, à tout le milieu de l’éducation et de l’enseignement supérieur, de même qu’aux éducatrices des services de garde.
La commission parlementaire entendra au total 18 intervenants et experts émettre leur opinion sur le sujet, jeudi et vendredi.
Lors d’un très bref échange avec les journalistes, le premier ministre François Legault a mis son grain de sel, en affirmant qu’il reviendrait aux employeurs de décider s’il convenait d’imposer ou non le passeport vaccinal à leur personnel.
Il a une fois de plus invité les Québécois à se faire vacciner et à télécharger le Vaxicode qui deviendra le passeport leur permettant de retrouver « une vie un petit peu plus normale », en leur ouvrant la porte de plusieurs établissements à compter du 1er septembre : bars, restaurants, gyms et autres établissements jugés non essentiels.
Il doit revenir aux employeurs de statuer sur la nécessité d’être vacciné pour continuer à travailler dans leur entreprise, selon lui. « C’est à l’employeur de décider », a-t-il dit.
Alors que le Québec est aux prises avec la quatrième vague de la pandémie, M. Legault a encouragé les gens à continuer à privilégier le télétravail, suivant la recommandation en ce sens émise le jour même par la santé publique.
Dans le même esprit, le gouvernement reporte d’un mois son plan de retour au travail pour ses employés.
Fin juin, la présidente du Conseil du trésor avait annoncé un plan de retour graduel au bureau, à compter du 7 septembre. Mais désormais on parle plutôt du 4 octobre. Le plan du gouvernement consiste à privilégier une formule hybride (trois jours en télétravail et deux jours au bureau). Le plan en trois phases doit entrer pleinement en vigueur en janvier.
Actuellement, seulement 25 % de la fonction publique est au bureau, quand le télétravail n’est pas possible pour le type de service fourni, dans les services correctionnels par exemple.