L’ajout d’une femme sur un conseil d’administration est lié à une réduction marquée du nombre de cas de harcèlement sexuel.

Une étude vient mesurer l’impact de la présence féminine dans les conseils d’administration sur le risque de connaître des cas de harcèlements sexuels.

En ajoutant une femme dans un conseil d’administration composé de 10 personnes, on observe en moyenne une réduction de près de 22 % du nombre de cas de harcèlement sexuel rapportés par les employés dans les années suivantes, indique une étude publiée dans la revue Corporate Governance: An International Review.

Cette étude est le fruit de la collaboration de trois chercheurs: Shiu-Yik Au, professeur à l’Université du Manitoba, Leyuan Vous, professeure à l’Université d’État du Texas, et Andréanne Tremblay professeure au Département de finance, assurance et immobilier à l’Université Laval et cotitulaire de la Chaire iA Groupe financier en assurance et services financiers.

« Nous constatons qu’une augmentation d’une femme administratrice est associée à une diminution de 21,81 % du nombre de harcèlements sexuels sur le lieu de travail », concluent les chercheurs, qui se sont basés sur leur analyse de 2,96 millions de commentaires d’employés américains sur les sites de recherche d’emploi Glassdoor et Indeed entre 2011 et 2021.

La méthodologie utilisée repose sur l’hypothèse que le partage de cas de harcèlement sexuel sur ces sites n’est motivé par aucun incitatif, si ce n’est la sincérité.

La corrélation entre la proportion de femmes administratrices et le nombre de cas de harcèlement sexuel s’expliquerait par la propensions de CA féminisés à adopter davantage de politiques sociales, telles que des congés de maternité, des avantages sociaux pour les conjoints de même sexe, des vacances et de meilleures conditions de travail en général.

Les trois chercheurs int aussi constaté une augmentation nette du nombre de commentaires rapportant des cas de harcèlement sexuel à partir de 2017, quand le mouvement #MeToo a démarré. Mais même avant l’année 2017, l’ajout de femmes dans les CA conduisait déjà à une diminution notable du nombre de cas de harcèlement sexuel.