En 1989, Antoine Di Lillo, Paul Williams et John Milne fondent le magazine Avantages pour offrir aux nombreux lecteurs francophones de Benefits Canada une publication en français avec du contenu original sur la gestion des régimes de retraite et des avantages sociaux.

Déjà à l’époque, le Québec n’a rien à envier à quiconque en matière d’expertise et de compétences. De nombreux professionnels québécois profitent de la création du magazine pour partager leurs connaissances et ainsi faire progresser le secteur dans son ensemble.

Un retour dans le temps

La fin des années 1980 représente assurément l’âge d’or du domaine des avantages sociaux. La prime reliée aux avantages offerts par les employeurs dans les régimes d’assurance collective n’était pas encore imposable. Par conséquent, les employeurs cherchaient constamment à améliorer leur régime afin de procurer plus de valeur aux employés. Il s’agissait ni plus ni moins d’une rémunération nette, qui venait bonifier la rémunération globale.

Le contrôle des coûts n’était pas encore une pratique courante au sein des promoteurs de régimes puisque la hausse annuelle était dérisoire. Personne ne parlait des coûts des médicaments ou encore de favoriser les médicaments génériques dans certains cas. Les promoteurs se préoccupaient beaucoup moins des coûts reliés à l’invalidité ou encore des troubles liés à la santé mentale.

L’année 1989 marque également l’accélération de l’implantation des régimes flexibles au Québec. Ce type de régime laissait une plus grande liberté aux employés quant à leurs protections selon leurs besoins individuels spécifiques.

Les années d’abondance

La fin des années 1980 était également une période de prospérité pour les caisses de retraite. La majorité affichait un taux de solvabilité dépassant largement les 100 % et personne ne doutait de la pérennité à long terme des régimes à prestations déterminées. Au contraire, plusieurs estimaient que les régimes à cotisation déterminée offraient des rendements supérieurs lorsqu’ils faisaient des projections à long terme. Plusieurs organisations ont même subi certaines pressions afin d’offrir les deux types de régimes à leurs employés.

Les caisses de retraite investissaient leurs actifs presque uniquement au Canada. Avant 1990, la Loi fédérale de l’impôt obligeait les caisses de retraite à limiter leurs investissements à l’étranger en deçà de 10 % du portefeuille. Par conséquent, la majorité d’entre elles se contentaient d’investir dans des actions américaines en ce qui a trait à leurs placements à l’extérieur du pays.

Par ailleurs, il n’était pas rare qu’une caisse possède jusqu’à 10 % de ses actifs en liquidité. La notion de rendement/risque était pratiquement inexistante à cette époque glorieuse. Les taux d’intérêt étaient élevés et le poids du passif ne constituait pas une source d’inquiétude.

Enfin, les promoteurs de régimes québécois n’étaient pas encore tenus de mettre en place une politique de placements écrite – cela est devenu obligatoire en 1990 via la Loi sur les Régimes complémentaires de retraite (RCR). Les promoteurs bâtissaient souvent leur portefeuille en confiant leurs actifs à un ou quelques gestionnaires plus généralistes; les mandats spécialisés étant nettement plus rares à l’époque.

Ces faits nous font sourire aujourd’hui. Certains vétérans du secteur n’hésitent pas à dire que ce n’était pas plus facile à l’époque, mais tellement plus simple ! Il y avait certes moins de lois et de contraintes, mais aussi moins d’options. Le domaine des avantages sociaux a grandement évolué au cours des 25 dernières années, au rythme des tendances lourdes et des nouvelles technologies, rendant les régimes de retraite et les avantages sociaux de plus en plus complexes à gérer. Plus que jamais, il faut un outil pour en apprendre sur les nouveautés dans le domaine. Longue vie à Avantages.

Alexandre Daudelin est conseiller, Communications corporatives, chez Aon Hewitt. Il fut rédacteur pour Avantages à partir de 2004 et rédacteur en chef du magazine de 2006 à 2012. Claude Lockhead et Jacques Hébert ont aussi contribué à la rédaction de cet article.