Brad ­Hicks, directeur général pour le ­Canada à ­MFS, note que si l’offre en matière de placements non traditionnels ne convient pas au régime, plusieurs mesures faciles sont à la portée des promoteurs. « À titre d’exemple, les stratégies en titres à revenu fixe ont tendance à privilégier le marché canadien, ­dit-il. La tendance vers les placements illiquides non traditionnels s’avère ­peut-être un peu précipitée compte tenu de ce qu’on peut déjà faire pour diversifier les portefeuilles. » ­

Pensons aussi à l’exposition importante aux actions canadiennes, orientées en grande partie autour de trois axes : l’énergie, les matériaux et les services financiers.

Anne ­Meloche, chef du développement des affaires institutionnelles et des relations avec les clients à ­Placements mondiaux ­Sun ­Life, rappelle que depuis la crise de 2008, la corrélation entre les catégories traditionnelles s’est accrue « de façon drastique » et conséquemment les options disponibles à la carte n’offrent plus le même degré de diversification qu’il y a 10 ans. « ­Afin d’éviter d’offrir un nombre accru de fonds à la carte pour assurer une bonne diversification, une alternative serait d’ajouter un fonds à rendement absolu, composé de catégories de fonds traditionnels et non traditionnels ; ­ceux-ci ont habituellement une faible corrélation avec les options disponibles à la carte. »

Bien connaître ses employés
Les experts reconnaissent la valeur de la diversification ainsi que du rôle des fonds à date cible pour s’assurer que les participants placent leur argent dans un éventail pertinent d’actifs. « ­On voit que les participants adoptent de plus en plus une approche indirecte ; ils veulent du rendement sans nécessairement faire des choix quant à la répartition des actifs et les communications doivent être créées en conséquence, explique ­Robert ­Tellier, vice-président, ­Solutions assurance et retraite collectives, ­Région du ­Québec et de l’Est de l’Ontario à ­Manuvie. S’il s’agit d’un ingrédient de la recette globale, la stratégie va être différente que dans le cas de l’achat d’un actif particulier. Mais en général, les participants ne souhaitent pas avoir ce degré de connaissances. »

Le promoteur ne devrait toutefois pas négliger cette cohorte d’employés qui veulent s’occuper de leurs placements. « ­Les experts disent qu’il faut ajouter certains actifs au portefeuille pour avoir une meilleure répartition, dit ­Sophie ­Cournoyer. Un participant expérimenté va être au courant des arguments et vouloir investir dans ces ­catégories-là. Il s’agit de bien connaître sa population. »

Pour ­Brad ­Hicks, il serait également utile de prendre en considération les actifs en dehors du régime d’employeur. « C’est souvent un morceau du ­casse-tête qui manque, qui aiderait à savoir les raisons derrière certaines décisions, ­dit-il. Nous n’avons pas toujours les meilleures données sur la situation financière globale des participants. »

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