Les salariés de l’administration québécoise affichent un retard salarial par rapport au secteur privé et même par rapport au secteur privé non syndiqué, mais une rémunération globale équivalente.

C’est ce que révèle le rapport de l’Institut de la statistique du Québec, qui compare chaque année la rémunération des employés de l’administration publique à celle d’autres catégories de travailleurs.

Il en ressort que lorsqu’on tient compte du salaire seulement, les employés de l’administration québécoise sont en retard de 14,2 % par rapport au secteur privé (syndiqués et non-syndiqués réunis) et en retard de 16,6 % par rapport à l’ensemble des autres salariés québécois (syndiqués et non-syndiqués réunis).

Même face au privé non syndiqué, ils affichent un retard de 12,2 % pour les salaires seulement. En fait, si l’on ne tient compte que des salaires, les employés de l’administration québécoise sont en retard face au privé, au privé syndiqué, au privé non syndiqué, au secteur universitaire, au secteur municipal, à l’administration fédérale, aux entreprises publiques, à l’ensemble des autres salariés québécois syndiqués et à l’ensemble des autres salariés québécois non syndiqués.

Pour ce qui est de la rémunération globale, qui tient compte des salaires, des avantages sociaux, des congés et de la semaine normale de travail, le portrait est plus nuancé.

Ils sont alors à parité avec le privé (syndiqués et non-syndiqués réunis) et en retard de 7,4 % face aux autres salariés québécois (syndiqués et non-syndiqués réunis).

Par exemple, la semaine normale de travail est de 35,8 heures dans l’administration québécoise, alors qu’elle est de 37,4 heures pour la catégorie des autres salariés québécois.

Catégories d’emplois

Ce sont les ouvriers qui sont les plus touchés par ces retards. Par rapport à leurs pairs du secteur privé, ils accusent un retard de 36,8 % pour ce qui est du salaire et un retard de 25,7 % pour ce qui est de la rémunération globale.

Suivent ensuite les employés de bureau, qui accusent un retard salarial de 17,1 % face au privé, puis les techniciens qui affichent un retard salarial de 15,3 % face à leurs pairs du secteur privé.

Dans le cas des professionnels, le retard salarial de l’administration québécoise face au privé atteint 13,7 %.

Encore une fois, quand on regarde la rémunération globale, qui inclut les congés, les avantages sociaux, la durée de la semaine normale de travail, plutôt que seulement le salaire, le portrait est moins campé.

Le front commun pas surpris

Le front commun intersyndical du secteur public conclut que ce rapport prouve que « le rattrapage salarial est urgent » dans l’administration québécoise.

« Dans le contexte actuel, il faut que nos réseaux soient attractifs. L’objectif de la négociation est d’attirer et de retenir le personnel. Comme on sait que notre monde quitte pour d’autres secteurs aux conditions plus avantageuses, au municipal, au fédéral et dans les grandes entreprises syndiquées notamment, on s’attend du gouvernement qu’il se comporte comme un employeur de choix et s’inspire des meilleurs », a-t-il commenté.