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En matière d’achat et de vente d’actions, plus d’un promoteur de caisse de retraite sur deux (53 %) au Canada ignore quel impact l’adoption de meilleures pratiques d’exécution, que préconisent les commissions provinciales des valeurs mobilières, pourrait avoir sur le rendement annuel de leur caisse, selon la plus récente Enquête de 60 secondes de Morneau Sobeco auquel ont répondu près de 95 promoteurs de caisses de retraite au Canada.
Par contre, le sondage révèle que parmi les promoteurs de caisses de retraite capables de cerner l’impact de meilleures pratiques d’exécution – ou ce que l’industrie dénomme aujourd’hui « meilleure exécution » – la majorité (32 %) estime que leur contribution à la performance de la caisse dépasse 50 points de base et peut même atteindre 1 % par année. Pour donner une idée de l’ampleur d’une telle contribution, cela équivaudrait à entre le quart et la moitié de la performance médiane des caisses de retraite, qui était de 2,1 % en 2007 selon l’univers de performance de Morneau Sobeco.
« La majorité des promoteurs de caisses sensibilisés veulent d’ailleurs en savoir davantage et se disent prêts à demander une démonstration de la part de leurs gestionnaires de caisses », affirme Jean Bergeron, directeur du Groupe-conseil en gestion d’actif du bureau de Montréal de Morneau Sobeco.
Définir la meilleure exécution
Plus des deux tiers des promoteurs de caisses sondés définissent la « meilleure exécution » comme l’achat ou la vente d’actions au meilleur prix, à un prix juste ou à un prix raisonnable, compte tenu de l’ensemble des services fournis par le courtier (ex. : exécution, recherche, etc.). Or, au-delà du prix, la «meilleure exécution » proposée par les régulateurs canadiens inclut la rapidité, la certitude d’exécution et le coût total. Un promoteur de caisse sur trois (34 %) n’a pas su définir ce qu’est la « meilleure exécution ».
L’écart important qui divise les caisses de retraite confirme bien le manque de sensibilisation et de préparation que relèvent nombre de professionnels au pays. Les États-Unis ("Reg NMS") et l’Europe ("MiFID") viennent d’adopter en 2007 des règles historiques pour inciter les courtiers et gestionnaires institutionnels à adopter de meilleures pratiques d’exécution, voire même à en faire la démonstration après des clients investisseurs. Mais au Canada, les régulateurs provinciaux n’ont pas encore fait le point sur le document de réflexion rendu public et commenté en 2005.
Pas étonnant que la moitié des promoteurs de caisses de retraite participants n’envisagent aucune mesure pour changer leurs pratiques d’exécution en 2008. Cependant, un tiers (34 %) de ses promoteurs intègrent des critères de « meilleure exécution » dans leur processus de sélection de courtiers en valeurs mobilières et 27 % ne savent pas si ce critère est même considéré.