Ottawa a lancé vendredi un nouveau site Web sur la « transparence salariale », dont le but est de mieux illustrer comment les femmes, les personnes en situation de handicap, les Autochtones et les membres des minorités visibles sont représentés et payés chez les employeurs du secteur privé sous réglementation fédérale.
Le nouveau site, appelé Equi’Vision, fournit des données qui permettent à ses utilisateurs de comparer les taux de représentation au sein de la main-d’œuvre et les écarts de rémunération concernant les membres des quatre groupes concernés.
Sur le site, il est possible d’effectuer des recherches dans les données en fonction des employeurs, des secteurs et des lieux.
Le ministre fédéral du Travail, Seamus O’Regan, a fait valoir que cet outil permettra de mettre en lumière les domaines dans lesquels les écarts en matière d’emploi peuvent être réduits et ceux où la représentation pourrait être améliorée.
Le site permettra aux travailleurs de voir comment se débrouille une entreprise en matière d’équité, ce qui leur donnera l’occasion de savoir s’il s’agit d’un endroit où ils souhaitent travailler, a souligné le ministre O’Regan.
Les données proviennent des statistiques fournies par les employeurs du secteur privé sous réglementation fédérale comptant au moins 100 employés, dans le cadre de leur rapport annuel en vertu de la Loi sur l’équité en matière d’emploi.
Les informations individuelles sur les employés, y compris les données relatives aux salaires individuels, ne sont pas incluses.
Dans le secteur bancaire, l’outil permet d’apprendre que les Autochtones ne représentent que 1,5 % des employés, même s’ils représentent 4 % de la population au Canada.
Pour la Banque TD, ce chiffre tombe à 1,1 %. Il se situe à 1,3 % pour RBC, 1,4 % pour BMO et 1,5 % pour la Banque du Canada.
La CIBC a la représentation autochtone la plus élevée parmi les grandes banques au Canada, à 3,1 %.
Appelée à réagir, l’Association des banquiers canadiens a assuré que le secteur soutient des efforts pour en arriver à une représentation accrue et à une réduction des écarts salariaux pour les groupes sous-représentés.
« Les banques s’engagent également à établir des partenariats avec le gouvernement, les établissements d’enseignement postsecondaire et d’autres parties prenantes pour aider à soutenir, développer et cultiver les compétences et les talents spécialisés des groupes sous-représentés », a souligné l’association dans une déclaration écrite.
« Cela contribuera à renforcer le bassin de talents entrant sur le marché du travail canadien et à résoudre les problèmes systémiques qui contribuent aux inégalités dans la société canadienne. »
Lors d’une récente entrevue avec La Presse Canadienne, la cheffe nationale de l’Assemblée des Premières Nations, Cindy Woodhouse Nepinak, a reconnu qu’il existe des lacunes en matière d’éducation.
Elle a souligné que le financement de l’éducation postsecondaire pour les étudiants des Premières Nations expirera en mars et pourrait laisser près de 8000 jeunes dans les universités, collèges et écoles de métiers dans l’incertitude.
« Nous devons trouver un nouvel accord pour nous assurer qu’il soit rétabli — triplons-le ou quadruplons-le pour garantir que nos jeunes aient une chance », a-t-elle proposé.
M. O’Regan a également reconnu qu’il existe des lacunes en matière d’éducation, mais il a rappelé que son gouvernement a fait de « grands progrès » au cours des huit dernières années dans son programme de réconciliation.
« Mais nous avons un long chemin à parcourir. Et j’attends avec impatience le jour où nous verrons un certain nombre de ces écarts se combler. »