Les politiques de retour au bureau pénalisent avant tout les femmes, qui perdent les avancées obtenues depuis cinq ans en matière de conciliation entre leur carrière professionnelle et leurs responsabilités familiales.

Avec la pandémie, la réinvention des modalités de travail ont doté les femmes de plusieurs outils leur permettant de mieux concilier leur carrière professionnelle et leurs responsabilités familiales.

C’est que, lorsqu’un enfant arrive dans un ménage, c’est bien plus souvent les mères canadiennes – plutôt que les pères – qui acceptent de réduire la rémunération pour être plus disponibles pour les soins aux enfants et les tâches familiales.

Les politiques actuelles de retour au bureau sont en train d’effacer des possibilités de concilier la vie professionnelle et la vie familiale, au point de créer un retour en arrière pour les travailleuses, explique Andrea DeKeseredy, doctorante au département de sociologie de l’université de l’Alberta, citée par CTVNews.

La chercheuse souligne cependant que le travail à distance a entraîné aussi du ressentiment de la part des travailleurs restés sur le site de l’employeur. Certains considèrent que les employés à distance ne travaillent pas aussi dur qu’eux, et qu’ils devraient être moins bien rémunérés. Lorsque ce sont les femmes et les mères qui travaillent à domicile, elles sont encore plus stigmatisées au travail pour cette raison, affirme Mme DeKeseredy, qui nomme ce phénomène le paradoxe de la flexibilité.

Par ailleurs, quand les femmes travaillent à distance, elles assument encore davantage de responsabilités à la maison qu’auparavant. Cela tend à déséquilibrer encore plus les rôles joués par la mère et le père dans la famille, ce Mme DeKeseredy décrit comme une stigmatisation liée à la flexibilité du télétravail.

Les politiques de retour au bureau  également les hommes puisque, pour eux aussi, ce sont des possibilités de prendre davantage leur part dans les soins aux enfants et dans les tâches familiales qui sont effacées… les tenant encore plus écartés de la possibilité de prendre davantage leur part, et de soulager les femmes.