Selon un nouveau rapport de l’Institut C.D. Howe, un tableau de bord des pensions regroupant toutes les informations relatives à la retraite d’un individu à l’aide de données préremplies permettrait aux Canadiens d’accéder plus facilement à leur épargne-retraite et de mieux la comprendre.

« Le paysage actuel de la retraite au Canada offre de nombreux véhicules d’épargne, ce qui donne aux individus plus de choix que par le passé », indique le rapport. « Cependant, comme les véhicules de retraite s’orientent de plus en plus vers des régimes à cotisations définies dont les versements sont incertains, il devient plus difficile pour les Canadiens d’évaluer leur futur revenu de retraite. »

« Face aux soldes de comptes multiples, aux prestations de retraite gouvernementales difficiles à prévoir et à des facteurs imprévisibles tels que le rendement des investissements et la longévité, les Canadiens ont besoin de conseils plus clairs et d’informations consolidées. »

Selon le rapport, un tableau de bord des pensions pourrait inclure les droits d’un individu à des régimes de retraite d’employeur ainsi que des programmes gouvernementaux tels que le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec, et toute épargne privée si elle est ajoutée au tableau de bord par l’individu.

Le rapport note que plusieurs pays utilisent déjà des tableaux de bord des pensions, notamment l’Australie, la Belgique, le Danemark, Israël, les Pays-Bas et la Suède, tandis que le Royaume-Uni met actuellement la dernière main à son propre tableau de bord des pensions et qu’une initiative similaire est en cours de discussion aux États-Unis.

« Alors que les décideurs politiques se tournent vers l’étranger pour trouver les meilleures pratiques, il sera essentiel d’adapter toute solution de tableau de bord des pensions aux nuances du système de retraite canadien, en veillant à ce qu’elle prenne en compte la combinaison distincte des véhicules d’épargne publics et privés. »

Le rapport souligne également plusieurs considérations relatives au coût, à la protection de la vie privée et à l’engagement des utilisateurs. La mise en place et la maintenance d’un tableau de bord national nécessiteraient des investissements de la part d’une ou de plusieurs parties prenantes, notamment les gouvernements et les promoteurs de régimes.

En outre, tout système donnant accès à des informations financières détaillées nécessiterait des protocoles de sécurité solides pour garantir que les données sont à la fois protégées et accessibles uniquement par les personnes autorisées. « Les développements technologiques, y compris [l’intelligence artificielle] et les initiatives de banque ouverte, s’ils sont étendus au-delà des comptes bancaires, rendraient de plus en plus nécessaire l’adoption d’un modèle plus sûr de demande en direct plutôt qu’une base de données moins sûre, vaste et centralisée. »

L’adoption du tableau de bord par les utilisateurs est tout aussi essentielle, selon le rapport, qui note que si l’interface est lourde ou difficile à naviguer, les individus risquent de ne pas tirer parti de l’outil.

« Le Canada dispose déjà d’une infrastructure partielle et de sources de données qui pourraient être adaptées pour créer un tableau de bord complet des pensions, et de nombreux experts estiment que l’IA pourrait rationaliser davantage la collecte de données auprès des registres gouvernementaux, des institutions financières et des administrateurs de pensions privés. Cette automatisation pourrait réduire les coûts opérationnels et alléger le fardeau des promoteurs de régimes, qui devraient autrement soumettre les données manuellement. »

Ce texte a été publié initialement sur Benefits Canada.