Arnold Schwarzenegger en tant que Terminator au Musée de cire de Hollywood
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Cest dans dix ans que ­Skynet va livrer sa dernière bataille contre l’humanité en faisant voyager dans le temps un ­Terminator, avec les traits d’un certain ­Arnold Schwarzenegger.

Le film culte de ­James ­Cameron, sorti en 1984, est loin d’être le seul mettant en scène des androïdes, ordinateurs ou d’autres formes d’intelligence artificielle (IA). Mais force est de constater que celle-ci ne relève plus aujourd’hui de la ­science-fiction. L’IA est bien présente dans nos vies, dans nos maisons et, bien entendu, dans nos espaces de travail.

La moitié des participants à un récent sondage mondial d’Oracle et ­Future ­Workplace affirment travailler avec le concours de robots intelligents, rapporte le collègue Olivier Schmoucker de ­Les ­Affaires. Il s’agit là d’une hausse importante par rapport aux 32 % de l’année dernière, même si une grande disparité persiste entre les différents pays quant au taux d’utilisation.

Un des constats les plus intéressants est que près des deux tiers des répondants préféreraient que leur gestionnaire soit un robot intelligent et la majorité affirment faire plus confiance à ce dernier qu’à leur gestionnaire actuel, et ce, tant en ­Asie que dans les pays occidentaux. En outre, en matière de conseils professionnels, bon nombre des participants au sondage ont déjà préféré l’avis d’un robot à celui de leur manager en chair et en os.

Cette confiance à l’égard d’un ­gestionnaire-robot contraste clairement avec la méfiance plus généralisée à l’égard de l’IA. Il y a évidemment la peur de perdre son emploi actuel ou, pire, que ses compétences deviennent obsolètes compte tenu de l’avènement des robots dans les milieux de travail. Voilà une autre source de stress pour les employés.

Et si, par contre, il était possible de tirer profit de l’IA pour mieux comprendre les employés et ainsi aider les gestionnaires humains à réagir avec plus de compassion aux membres de leur équipe souffrant de détresse? C’est du moins la thèse de chercheurs de la ­Brunel ­Business ­School, à Londres.
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Ceux-ci proposent d’utiliser des « algorithmes intelligents » afin de suivre les habitudes des travailleurs, la communication et les relations entre collègues et gestionnaires. Ils estiment que l’IA repère plus rapidement les petits changements de comportement qui pourraient indiquer des problèmes importants, dont des cas de harcèlement à la maison ou au bureau. « Grâce à l’IA, il sera probablement possible de commencer à se préparer à fournir un soutien avant même que l’employé ne considère qu’il a besoin d’aide », note le Dr Ace ­Simpson, professeur en comportement organisationnel.

Il existe bien sûr des questions quant aux données et à la vie privée – les chercheurs précisent par ailleurs que leur étude ne vise ni l’analyse des conversations des employés ni la surveillance de leurs ondes cérébrales. Mais dans une logique de santé au travail qui s’articule de plus en plus autour de la prévention et de l’intervention hâtive, la proposition paraît fort intéressante. L’intelligence artificielle facilite déjà de grands pas en avant en matière de productivité des travailleurs  ; ce serait bien qu’elle en engendre aussi du côté de leur ­mieux-être.

Pour finir, j’aimerais mentionner que l’intelligence artificielle dans les services financiers sera le sujet de la conférence d’honneur de notre colloque ­CD, qui a lieu le 26 novembre prochain à ­Montréal. Pour plus d’informations, ­rendez-vous à avantages.ca/cd2019. Hasta la vista! comme disait l’autre.

Simeon ­Goldstein
Rédacteur en chef


• Ce texte a été publié dans l’édition de novembre 2019 du magazine d’Avantages.
Vous pouvez également consulter l’ensemble du numéro sur notre site Web
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