La transition vers la bonne gérance, la durabilité et l’investissement responsable continue de s’accélérer, et nous avons défini cinq thèmes clés que nous surveillerons l’année prochaine.

1. Changements climatiques et transition vers la carboneutralité

La 26e ­Conférence des ­Parties des ­Nations unies (COP26), tenue en novembre 2021, a accru le sentiment d’urgence en matière de lutte contre les changements climatiques. Cette lutte s’est accélérée sous l’impulsion d’initiatives menées par les investisseurs, comme le groupe ­Net ­Zero ­Asset ­Managers.

Les investisseurs donneront la priorité à l’investissement dans des solutions complémentaires en matière de crise climatique, et ils tiendront les sociétés pour responsables de leurs émissions. Le travail d’évaluation de l’alignement des sociétés et des portefeuilles avec la carboneutralité sera encore plus important, comme probablement l’attention portée à l’engagement actionnarial à titre d’outil essentiel.

2. Le vote par procuration, avec un objectif précis

L’utilisation du vote par procuration par les actionnaires exerçant des pressions pour que des mesures soient prises dans l’ensemble du programme d’investissement durable deviendra une tendance mondiale. Nous devrions voir plus de votes sur les plans de transition des sociétés en matière de changements climatiques et sur les directeurs responsables de ces plans.

Au moyen d’un solide cadre d’engagement et du vote par procuration, nous constaterons finalement de meilleurs résultats pour les actionnaires sur les enjeux importants de durabilité.

3. Une conscience sociale accrue

L’importance du volet « social » des facteurs ­ESG a augmenté, la pandémie ayant mis de nombreuses questions au premier plan. Cela reflète une idée centrale de l’investissement durable selon laquelle une création de valeur à long terme requiert une gestion du capital financier, naturel et humain qui met les personnes au cœur du projet.

Les principes d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI) sont des piliers essentiels. Ils représentent une priorité croissante pour les sociétés et les investisseurs en matière d’engagement. Ils constitueront probablement un thème clé pour les propositions et les votes par procuration des actionnaires l’année prochaine.

4. Taxonomies, normes de présentation de l’information et importance relative

Il existe une gamme de plus en plus étendue de taxonomies qui visent à définir clairement des activités économiques durables et la constitution des normes de présentation de l’information.

Récemment, la création de l’International ­Sustainability ­Standards ­Board (ISSB), qui est chargé du développement de la norme de divulgation de l’information pour 144 marchés, dont le ­Canada, après la mise en œuvre des ­Normes internationales d’information financière (IFRS), a représenté une évolution importante. Les ­États-Unis utilisent un ensemble parallèle de normes qui pourraient s’étendre pour inclure la gestion du risque climatique et du capital humain. Les marchés asiatiques ont aussi commencé à bouger, y compris ­Singapour, ­Hong ­Kong et ­Taïwan.

L’élaboration de l’importance relative est un domaine à surveiller. Il est probable que l’ISSB catégorise cette importance financière. Cependant, la détermination et la compréhension de la double importance relative sont porteuses d’une réelle valeur dans la réponse aux défis de durabilité auxquels fait face la société. Cela peut se rapporter aux changements climatiques pouvant toucher fortement les entreprises qui ont ­elles-mêmes des répercussions majeures sur l’environnement.

5. La biodiversité au centre des discussions

La biodiversité est intimement liée aux changements climatiques. Cependant, le manque de consensus sur la façon systématique d’évaluer et de gérer l’exposition aux risques financiers et aux occasions issues de la biodiversité limite son application dans le milieu de l’investissement.

En décembre 2022, la deuxième partie de la ­Conférence de l’ONU sur la biodiversité (COP15), qui aura lieu à ­Montréal, cherchera à établir des priorités clés pour la prochaine décennie. La première version du cadre de présentation de l’information du ­Groupe de travail sur la divulgation financière liée à la nature, qui devrait être publiée au début de 2023, s’inspirera du ­Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques, largement accepté, pour créer un cadre cohérent et complet permettant aux organisations de rendre compte des risques liés à la biodiversité.

Nous continuerons enfin de constater des changements importants dans le paysage de la gérance puisqu’elle devient de plus en plus fondamentale dans l’investissement.

*Martin ­Currie est un gestionnaire d’investissement spécialisé de Franklin ­Templeton.


• Ce texte a été publié dans l’édition de septembre 2022 du magazine Avantages.
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