Émilie Bortolussi-Courval est atteinte de migraine, un trouble neurologique dont les symptômes peuvent comprendre les suivants : un mal de tête, des nausées, une sensibilité à la lumière, au bruit et aux odeurs, une douleur au cou et des difficultés à se concentrer. La migraine touche 12 % des personnes dans le monde et elle est plus fréquente que l’asthme (8 %) ou le diabète (7 %)1. Elle est la principale cause d’invalidité chez les adultes de moins de 50 ans2.

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Lorsqu'un employé est à l'aise pour partager son état, demandez-lui comment vous pouvez le soutenir au mieux et minimiser ses déclencheurs.
— Émilie Bortolussi-Courval

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Tanya Mohan

Quand avez-vous commencé à ressentir des symptômes de migraine?

J’avais six ou sept ans, et j’étais en train de jouer au soccer par une chaude journée d’été. C’était la fin de la partie. En courant vers ma mère, je lui ai dit : « Je ne peux pas voir de mon oeil droit. » Nous pensions que c’était à cause de la déshydratation, mais en y repensant bien, j’ai eu un gros mal de tête après. Quand j’avais environ 16 ans, je suis passée d’un mal de tête de temps en temps à des maux de tête tous les jours accompagnés de quelques crises de migraine, qui sont devenues presque quotidiennes, et ce, en environ six mois.

Quelles répercussions votre migraine a-t-elle eues sur votre vie et votre travail?

Au cégep, je pense que j’étais la seule à avoir une douleur chronique de cette gravité. Je ne pouvais pas supporter le son des personnes qui discutent, que ce soit au restaurant, dans les bars ou les fêtes avec de la musique forte. Dans mon cas, l’odeur de l’alcool à elle seule est un puissant déclencheur. En tant qu’infirmière, j’ai travaillé dans des cliniques de dépistage de la COVID-19 et de vaccination : le son ambiant était fort, la lumière brillante et il y avait beaucoup de bruit. Je profitais au maximum de mes pauses en quittant les lieux, en allant dans un endroit tranquille ou en mangeant dans mon auto, et j’arrivais à passer à travers mes journées. En raison de la pénurie de personnel infirmier, je suis très heureuse d’avoir mis la main à la pâte. Je n’ai jamais manqué une journée de travail. Mais les jours où je travaillais tout en ayant des crises de migraine, je n’étais pas au mieux de ma forme.

Quels défis devez-vous relever face au processus de remboursement?

Je collabore étroitement avec mon neurologue pour trouver des traitements qui réduisent le nombre de crises au minimum. Je coopère aussi avec ma compagnie d’assurance pour chercher des solutions de remboursement. La tâche peut être ardue, car certaines politiques, comme la mienne, ne couvrent pas certains traitements.

Quels outils utilisez-vous pour reprendre le contrôle de la migraine?

J’utilise une application de suivi de la migraine pour recueillir des données quantifiables et qualitatives qui aident mon neurologue à déterminer mes prochains traitements. Ce qui est intéressant avec la migraine, c’est que l’on n’arrête jamais d’apprendre. Une application peut être très utile pour suivre les déclencheurs des maux de tête et les symptômes qui les précèdent.

Comment les employeurs peuvent-ils mieux soutenir les employés atteints de migraine?

Il faut faire en sorte que le lieu de travail soit exempt de toute forme de stigmatisation et déboulonner le mythe que la migraine, c’est dans la tête. Lorsque les employés sont à l’aise de parler de leur état, il faut se demander ce que l’on peut faire pour les soutenir et pour diminuer au minimum les déclencheurs. On peut penser à leur offrir la possibilité de faire du télétravail et d’alterner entre des tâches qui exigent l’utilisation d’un écran et d’autres qui n’exigent pas un écran. Il ne faut pas oublier que la migraine est une affection qui touche les personnes de façon très différente, et que chaque personne atteinte de migraine est unique.

Si vous présentez des symptômes de migraine, visitez le site migrainecanada.org pour obtenir de plus amples renseignements sur la maladie et les ressources disponibles.

 


Une subvention a été octroyée par une société biopharmaceutique membre de Médicaments novateurs Canada pour la réalisation de cette entrevue. Les déclarations, les opinions et les points de vue exprimés sont ceux de la personne interrogée et peuvent ne pas être représentatifs de tous les patients. Ils ne reflètent pas non plus les points de vue de la société ayant octroyée la subvention.

1 migrainecanada.org/posts/the-migraine-tree/branches/social-life/how-many-people-have-headaches/
www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5821623/