Pour bien des investisseurs, les titres de Google, Apple, Facebook et Amazon (GAFA) sont des incontournables. Pourtant, les grands investisseurs institutionnels canadiens, particulièrement la Caisse de dépôt et placement du Québec, ne leur réservent qu’une très petite portion de leurs portefeuilles d’actions.

La Caisse détient 866 millions de dollars américains d’actions de la société mère de Google, Alphabet, 60 M$ US d’actions d’Amazon, 136 M$ d’actions de Facebook et 151 M$ US d’actions d’Apple, a compilé La Presse à partir de données obtenues dans les déclarations trimestrielles effectuées par les grands gestionnaires d’actifs auprès des régulateurs américains.

Compte tenu de l’actif total de la Caisse, qui s’élève à plus de 310 G$, et de l’importance de ces quatre entreprises dans l’économie, ces investissements sont plutôt faibles. En effet, les GAFA font partie des 10 plus importantes capitalisations boursières aux États-Unis, et pourtant, la Caisse détient une position plus importante dans la société pétrolière ExxonMobil (774 M$ US) que dans Amazon, Apple et Facebook réunies.

Interviewé par La Presse, Carl Simard, gestionnaire de portefeuille chez GPS Medici, s’explique mal pourquoi la Caisse est aussi réfractaire à investir dans les GAFA. « Ne pas être dans les GAFA, c’est comme faire l’impasse sur l’économie d’aujourd’hui. Ce sont des incontournables, ce sont des leaders de leur industrie », dit-il.

La Caisse explique plutôt être sélective, privilégiant des positions plus importantes dans d’autres sociétés technologiques, comme Microsoft, IBM, Alibaba et CGI.

L’OIRPC fait bande à part

L’indifférence des GAFA n’est pas unique à la Caisse parmi les grands investisseurs institutionnels canadiens. OMERS boude le titre d’Apple, et détient moins d’un million de dollars US dans Amazon et Facebook. Chez Teachers, rien dans Apple et Facebook, mais 180 M$ US dans Alphabet et 52 M$ US dans Amazon.

L’appétit de l’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada pour les GAFA est en revanche plus important. Le plus grande caisse de retraite au pays détient 1,8 G$ US dans Alphabet, 1,07 G$ US dans Facebook, 566 M$ US dans Amazon et 255 M$ US dans Apple.

Pour Alain Chung, chef des investissements chez Claret, ce faible intérêt pour les grands titres technologiques chez les caisses de retraite s’explique peut-être par le fait que leur regard se porte de plus en plus vers le placement privé. « Au lieu de payer 30 fois les profits aujourd’hui, ils préfèrent peut-être financer une entreprise privée à des valeurs plus basses avec beaucoup de potentiel », a-t-il expliqué à La Presse.