Les grands investisseurs, dont les caisses de retraite, s’inquiètent de plus en plus des pratiques du secteur du capital-investissement, qui ne sait plus comment faire face aux taux d’intérêt élevés.

La hausse des taux d’intérêt a eu un impact certain sur le secteur du capital-investissement, en rendant bien plus coûteuses les acquisitions de sociétés.

Afin de maintenir leurs activités, les firmes de capital-investissement se sont tournées vers des pratiques de plus en plus « créatives »… au point que de grands investisseurs institutionnels réclament à présent que ces firmes limitent ces manoeuvres financières, rapporte Bloomberg.

Les firmes ont recours à des outils financiers comme le paiement en nature et les prêts à la valeur nette d’inventaire, pour différer les paiements d’intérêts et emprunter sur leurs actifs existants.

Cette créativité inquiète les investisseurs institutionnels, tels que les caisses de retraite et les assureurs, qui voient ces stratégies comme des moyens de repousser les problèmes plutôt que de les résoudre. Les régulateurs, de leur côté, craignent la contagion potentielle d’un effondrement des marchés privés sur l’économie réelle.

Bloomberg cite John Graham, le PDG de l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada (OIRPC) qui compare ces pratiques à un Pac-Man rongeant les fonds propres.

De plus, les firme de capital-investissement ont multiplié les acquisitions de sociétés dans les années précédant la hausse des taux d’intérêt, en misant sur des taux variables. Avec le renchérissement des taux, ces achats sont devenus bien plus coûteux, et les défauts de paiement deviennent plus probables.

Depuis le mois de mars, le montant des dettes impayées dans les portefeuilles des plus grandes sociétés américaines a augmenté de 18 %, atteignant 42,7 milliards de dollars, relève Bloomberg.

À ces difficultés s’ajoute le manque de transparence du secteur du capital-investissement, qui accroît la méfiance des grands investisseurs, à commencer par les caisses de retraite, qui appellent à une gestion prudente, pour éviter un effondrement susceptible d’avoir des répercussions sur l’ensemble du système financier.