Homme d'affaires jouent avec des blocs de bois avec image de maison
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Les caisses de retraite canadiennes cherchent à se diversifier dans l’immobilier à l’intérieur et à l’extérieur du pays, selon des experts.

D’importants vents contraires dans le secteur de l’immobilier commercial ont eu un impact sur le nombre de transactions observées en 2023, ce qui a conduit les investisseurs institutionnels à rechercher une diversification au pays et à l’étranger.

Les totaux des acquisitions et des cessions d’actifs de bureaux en 2023 ont été « extrêmement faibles » par rapport à l’année précédente, déclare Lewis Gascoigne, un directeur de conseil en investissement chez Eckler, notant qu’il y a encore beaucoup de questions autour de la santé de la catégorie d’actifs, en particulier au milieu du débat en cours sur la popularité du lieu de travail hybride et sur la question de savoir s’il deviendra la nouvelle normalité. « Je ne pense pas que quiconque connaisse encore la destination finale. »

Le mois dernier, l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada (OIRPC) et Oxford Properties Group, la branche immobilière du Régime de retraite des employés municipaux de l’Ontario (RREO), ont vendu deux immeubles de bureaux situés dans le centre-ville de Vancouver pour environ 300 millions de dollars. Adam Jacobs, responsable de la recherche chez Colliers International Group est l’une des nombreuses parties prenantes à se demander si ce mouvement indique que même les grands propriétaires institutionnels d’actifs immobiliers au Canada choisissent de vendre certains de ces actifs, plutôt que de continuer à adopter une approche « attentiste ». « On peut dire que leur approche en matière d’investissement a quelque peu changé au cours des cinq dernières années. »

Il ajoute que le produit net de ces ventes est transféré, entre autres, vers des actifs immobiliers alternatifs tels que des appartements, des laboratoires ou des centres de données. Si les opportunités immobilières continuent de jouer un rôle clé dans le portefeuille de tout investisseur institutionnel, les investisseurs sont plus prudents lorsqu’ils recherchent de nouveaux déploiements, en particulier dans les actifs commerciaux. Selon M. Jacobs, les investisseurs ne délaissent pas complètement les actifs de bureaux. Ils s’attachent plutôt à diversifier leurs portefeuilles immobiliers en se développant à l’échelle mondiale et en introduisant une nouvelle combinaison d’actifs.

« Il ne s’agit pas d’un abandon en bloc des bureaux, mais d’une sorte d’équilibrage des comptes, [ils se disent] nous ne pouvons pas nous contenter d’avoir plus de … bureaux dans notre portefeuille, … nous voulons nous diversifier. »

Après avoir effectué un examen des données de vente, Jacobs a constaté que les investisseurs ont vendu une variété d’actifs de bureaux, y compris certains à travers les marchés internationaux, tels que l’Allemagne ou les Pays-Bas. « Ils avaient l’habitude de dominer complètement notre marché, mais leur argent se dirige de plus en plus vers l’Allemagne, le Danemark, les États-Unis, Singapour et l’Australie. »

Selon M. Gascoigne, les parties prenantes envisagent désormais la possibilité de réaffecter leurs actifs de bureaux à d’autres catégories d’investissement, telles que les actifs résidentiels multifamiliaux. En effet, les segments émergents du paysage immobilier, y compris l’industrie et les résidences multifamiliales, attirent l’attention des organismes d’investissement. Selon un récent rapport d’Avison Young, 47 % des ventes d’investissement au quatrième trimestre 2023 concernaient des biens industriels.

Selon la dernière étude de Colliers sur l’immobilier de bureau au Canada, le taux d’inoccupation des bureaux à l’échelle nationale devrait atteindre un pic de 15 % à la fin du deuxième trimestre 2025. Après cette date, les chercheurs s’attendent à voir apparaître quelques signes de reprise.

Ce texte a été publié initialement sur Benefits Canada.