Longtemps cantonnée aux portefeuilles d’actions, l’intégration des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) s’étend aujourd’hui à d’autres catégories d’actif, en particulier les titres à revenu fixe.

Mais il n’est pas toujours facile de déterminer vers quelles obligations gouvernementales se tourner dans une optique d’investissement responsable.

Pour mieux quantifier les risques et les occasions de ces titres, Franklin Templeton a construit un indice en attribuant une note de 1 à 10 à chacun des pays émetteurs.

Le Templeton Global Macro ESG Index tient compte de 13 facteurs, notamment les risques climatiques extrêmes, la rareté des ressources, la stabilité et la cohésion sociale, les infrastructures, la démographie, le climat d’affaires et les politiques publiques.

Les critères environnementaux comptent pour 20 % de la note globale, alors que les critères sociaux et de gouvernance comptent chacun pour 40 %.

« Ce que l’on remarque, c’est que le score ESG est fortement corrélé avec le PIB par habitant. C’est assez logique, car une gouvernance institutionnelle solide, un bon système d’éducation, une forte cohésion sociale et des politiques de développement durables favorisent la croissance économique et des revenus plus élevés », a expliqué Vivian Guo, analyste à Templeton Global Macro lors d’un événement organisée par la firme mardi à Montréal.

Encourager les pays qui améliorent leur bilan

Au fur et à mesure que les pays s’enrichissent, ils peuvent investir davantage dans les infrastructures et placer l’environnement et le développement durable au sommet de leur priorité. Il n’est donc pas surprenant que le haut du classement soit occupé par les pays développés. Le Danemark obtient la meilleure note, suivi de la Suisse, de Singapour, du Canada et de la Norvège.

En bas de liste se trouvent plutôt des pays émergents tels le Venezuela, le Nigéria, l’Équateur, le Kenya et l’Égypte.

« Le problème avec ce classement, c’est que ce ne sont pas vraiment les pays qui se classent en haut de liste comme la Suisse ou le Canada qui ont le plus besoin de capitaux pour améliorer leur bilan ESG », souligne Vivian Guo.

Pour orienter ses décisions d’investissement, Franklin Templeton analyse donc également la variation de l’indice ESG de chaque pays à travers le temps.

Et cette fois, ce sont des pays émergents comme l’Argentine, l’Inde, le Brésil, le Ghana et la Thaïlande qui arrivent en tête. Le Canada se situe pour sa part en milieu de peloton, son bilan ESG demeurant stable.

À l’autre bout du spectre, on constate que le bilan ESG de plusieurs marchés développés a tendance à se détériorer.

Les États-Unis, bien positionnés au 7e rang de l’indice ESG, font en revanche partie des cinq pays où la situation se détériore le plus, en compagnie de la Pologne, de l’Italie, de la Hongrie et de l’Allemagne.

« Plusieurs risques font en sorte que nous ne sommes pas nécessairement à l’aise d’investir nos capitaux dans ces pays-là. Par contre, ça ne veut pas dire que nous sommes prêts à investir tout notre portefeuille en Argentine, ce serait catastrophique! Ce classement nous permet avant tout de favoriser les pays qui s’améliorent ou qui restent stables », soutient Vivian Guo.