Alors que le gouvernement fédéral songe à entreprendre une refonte majeure du régime d’assurance-emploi, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) s’inquiète des effets que cela pourrait avoir sur les PME dans le contexte économique actuel.

La réforme pourrait notamment inclure l’élargissement de la couverture régulière aux travailleurs autonomes. Selon un sondage mené par la FCEI, 89 % des propriétaires de PME s’opposent à cette idée. Et dans l’éventualité d’un élargissement de la couverture, 73 % des répondants estiment que cela devrait se faire sur une base volontaire.

Par ailleurs, les PME s’opposent dans une proportion de 73 % au fait de verser un montant minimum de 500 $ par semaine aux prestataires, peu importe leur rémunération de travail antérieure, comme c’est le cas à l’heure actuelle. En outre, 82 % des répondants voudraient que le nombre d’heures minimum exigé pour avoir droit à des prestations d’assurance-emploi soit d’au moins 420 heures, au lieu de 120 comme c’est le cas actuellement.

La FCEI soutient que ces deux dernières mesures ont un effet dissuasif et qu’elles rendent l’embauche et la rétention des employés plus difficiles pour 43 % des chefs de PME interrogés, particulièrement dans le contexte de la pandémie.

L’organisme s’inquiète entre autres que des mesures de soutien temporaires pour les travailleurs en cette période de crise deviennent permanentes.

« Il est important en ce moment d’accorder une aide temporaire aux travailleurs qui doivent s’isoler ou s’occuper des malades au sein de leur famille. En revanche, l’assurance-emploi n’est pas un programme financé par le gouvernement et donc il ne devrait pas rendre permanents des changements temporaires mis en place durant la pandémie, ni rendre obligatoire l’AE pour les travailleurs autonomes. Le moment serait, en effet, vraiment mal choisi pour faire des changements qui imposeraient de nouveaux coûts permanents au système, surtout dans le contexte actuel », soutient Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales à la FCEI.