Alors que sa légalisation à des fins récréatives est prévue pour cet été au pays, les fonds de retraite sont de plus en plus nombreux à investir dans le secteur du cannabis, rapporte le Journal de Montréal.

« On sent un intérêt réel de la part des investisseurs institutionnels, comme les fonds de pension. On voit cela d’un très bon œil », a indiqué au quotidien Sébastien St-Louis, p-dg de la compagnie Hydropothicaire, à Gatineau.

Ce producteur de marijuana affirme que parmi ses actionnaires figurent d’importants fonds d’investissement, dont plusieurs sont actifs dans le secteur de la retraite.

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L’industrie du cannabis est en pleine croissance au pays, alors que le gouvernement Trudeau s’apprête à en légaliser la consommation dans les prochains mois, rappelle le Journal. Aujourd’hui estimé à plus de 5,7 milliards de dollars, ce marché pourrait atteindre 12 milliards en 2025, prévoit la firme Cowan and Co.

D’après l’agence de presse Bloomberg, certains fonds de retraite importants de Colombie-Britannique et d’Alberta auraient déjà commencé à placer de l’argent dans cette industrie. Au mois de janvier, plus de 50 investisseurs, dont plusieurs fonds institutionnels, ont d’ailleurs acheté pour plus de 200 millions d’actions du producteur ontarien Canopy Growth, rappelle le JdeM.

Le fonds de retraite des employés de Postes Canada, détenteur de quelque 23 milliards d’actifs sous gestion, a lui aussi investi dans Canopy Growth pour un montant compris entre un et dix millions, ajoute le quotidien.

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En revanche, la Caisse de dépôt et placement, qui gère des actifs de 300 milliards, affirme ne pas avoir l’intention d’investir dans le pot. « Nous n’avons pas de conviction d’investissement dans ce secteur », a précisé au Journal son porte-parole, Maxime Chagnon.

Même son de cloche du côté des grandes banques, du Mouvement Desjardins et du Fonds FTQ. Leurs dirigeants attendent en effet la légalisation définitive du cannabis par Ottawa avant d’aller de l’avant, d’autant que ce dossier comporte des inconnues juridiques puisque la position des États-Unis demeure incertaine.

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